Villa Vauban, un fascinant musée d’art au cœur de la ville de Luxembourg

La Villa Vauban est nichée en plein cœur de la ville, dans un parc historique qui invite à la détente. Cette villa urbaine de 1873, représentative de son époque, repose sur des fondations remontant au temps de la forteresse de Luxembourg construit par Sébastien Le Prestre Vauban (1633 – 1707), architecte militaire de Louis XIV. L’extension contemporaine conçue par le bureau luxembourgeois Diane Heirend & Philippe Schmit architectes noue un dialogue passionnant avec l’architecture historique de la Villa Vauban.

Le musée présente des expositions temporaires autour de ses propres collections (l’art européen entre les 17e et 19e siècles et l’art luxembourgeois des 20e et 21e siècles).

Sous une lumière dorée. L’Italie vue par les peintres néerlandais du 17e siècle

L’exposition Sous une lumière dorée. L’Italie vue par les peintres néerlandais du 17e siècle réunit une cinquantaine de tableaux de maîtres italianisants, tous issus d’une collection privée, encore jamais montrée en public.

Au 17e siècle, plusieurs générations d’artistes néerlandais ou flamands se sont rendus dans des villes et paysages italiens, de préférence à Rome et dans la campagne environnante, pour y vivre et y peindre. Ces images d’une Italie mythique, où les vestiges de l’Antiquité étaient nombreux, séduisaient les amateurs d’art. Ces visions arcadiennes continuent à exercer leur séduction sur le regardeur d’aujourd’hui et n’ont rien perdu de leur pouvoir d’émerveillement.

À partir de 1640 environ, certains d’entre eux se spécialisèrent dans la peinture de paysage, un genre populaire depuis le début du 17e siècle, dont Jan Both (1615/22-1652), Adam Pynacker (1620-1673) et Jan Asselijn (1610-1652). Sur place, les artistes s’organisaient en communautés, dont les plus connues étaient les « Bentvueghels » (« volée d’oiseaux ») romains. Leur membre Pieter Bodding van Laer (1599-1642) rassembla à son tour le groupe des « Bamboccianti ».

Jusqu’au 13 octobre 2024

Le Paradis terrestre

En 2020, les Musées ont pu acquérir un fonds de plus de 1.300 gravures et lithographies, du 16 e au 20 e siècle. Celles-ci sont présentées par roulement. Actuellement avec Le paradis terrestre, une trentaine d’estampes du 17e au 19e siècle nous emmène dans des mondes idylliques : le paradis (biblique), le paysage idéal antique d’Arcadie, des représentations mythologiques et philosophiques ainsi que des scènes pastorales méridionales.

Les gravures sont basées sur des œuvres d’artistes illustres tels que Peter Paul Rubens (1577-1640), Rembrandt Harmensz. van Rijn (1606/07-1669) ou Marten de Vos (1532-1603), des paysages d’après des œuvres du peintre baroque français Claude Lorrain (1604/05-1682), qui vécut longtemps à Rome et contribua de manière décisive au développement de la peinture de paysage en tant que genre artistique à part entière. Des artistes comme Abraham Bloemart (1566-1651) et son élève Jan Both (1615/22-1652), qui compte parmi les italianistes néerlandais, s’inspirent des œuvres de Lorrain tout en créant leurs propres univers picturaux.

Jusqu’au 27 octobre 2024

Une promenade à travers l’art Peintures et sculptures européennes, 17e –19e siècles

L’exposition permanente à la Villa Vauban propose, avec plus de 100 peintures et 14 sculptures,un parcours à travers trois siècles de création artistique : du 17e siècle néerlandais en passant par les endroits rêvés d’Italie jusqu’à la peinture française vers le milieu du 19e. Outre les styles et les époques avec de nombreux chefs-d’œuvre, l’exposition permet de découvrir les petits formats et miniatures ainsi qu’une spectaculaire salle dédiée aux acquisitions de Jean-Pierre Pescatore, donateur et bienfaiteur de la Ville, lors de la vente aux enchères des œuvres en possession du roi Guillaume II des Pays-Bas en 1850.

Parmi les œuvres néerlandaises du 17e siècle, le visiteur rencontre des paysages, portraits, scènes de genre ou natures mortes entre autres de Jan Brueghel le Jeune, Gerrit Dou, Jan van Goyen, Adam Pynacker, David Teniers le Jeune, Jacob van Ruisdael, Adriaen van de Velde et Philips Wouwerman. Parmi les petits formats, se démarquent les portraits de Frans Pourbus le Jeune et Jean Louis Ernest Meissonier. Dans la salle dédiée aux sujets italiens, de belles marbres de Lorenzo Nencini et deux superbes vedute vénitiennes du Canaletto attendent les visiteurs, de même que les Jeunes napolitaines par Guillaume Bodinier ou un paysage près de Sorrente peint par Oswald Achenbach. L’art français du 19e est représenté par le Jeune Turc d’Eugène Delacroix, un portrait rêveur de William Adolphe Bouguereau et des paysages de Camille Corot, Jules Dupré ou Gustave Courbet. Les grands formats en provenance de la collection royale néerlandaise sont dominés par La fête des Rois de Jan Steen et Les joies d’une mère de Paul Delaroche.

Villa Vauban, 18 Avenue Emile Reuter, 2420 Ville-Haute Luxembourg

Ouvert de 10 h à 18 h du mercredi au lundi – fermé le mardi

photos : Véronique Spahis