Barroco, vraiment ?

Il y a deux ans, les artistes Emmanuelle Renard et Sophie Sainrapt avaient travaillé ensemble sur des gravures. L’exposition Disparates avait été présentée à la galerie Terrain Vagh.

Cette année, elles ont récidivé avec des peintures à l’huile, toujours à quatre mains : Barroco, toujours à la galerie Terrain Vagh, avec une quarantaine d’œuvres exposées.

Le travail à quatre mains existe depuis très longtemps, souvent par des couples d’artistes. Les femmes ne sont pas en reste avec des amitiés de longue date ou des réalisations thématiques temporaires.

Emmanuelle et Sophie ont des univers pourtant bien différents (qu’elles rejoignent après ces deux belles expériences où elles se sont enrichies mutuellement)

Barroco ?

Barroco : baroque en portugais et en italien « barocco ». L’Italie est souvent considérée comme la terre du baroque, qui émerge aux alentours de 1600. Clin d’œil à ce courant qui sollicite les sens ?

Dans ces œuvres du duo Emmanuelle et Sophie, les fleurs sont omniprésentes – des fleurs rouges, jaunes, vertes, violettes, bleues, … – des fleurs multicolores qui se trémoussent, se tortillent, dansent, … en fleurs libres – des fleurs sagement attachées en bouquets qui s’offrent à la vue – des fleurs, bien ancrées dans la terre, ne demandant qu’à être cueillies ou repoussant toute approche – des fleurs qui fusionnent entre elles ou avec des oiseaux et d’autres créatures.

Des fleurs qui sortent dont je ne sais où – des fleurs qui se cachent dans les plumes du paon – des fleurs soleil – des fleurs corps – des fleurs socle –– des fleurs prétexte ?

Des fleurs femme – des femmes, des vénus, des baigneuses, des louves – des femmes pleine de vie et de sensualité

Des œuvres comme des cadavres exquis qui se dévoilent progressivement au regard.

Barroco ?

En cette année du centenaire de la naissance du Manifeste du surréalisme d’André Breton, né en 1924 en réaction aux horreurs de la Première Guerre mondiale et en révolte contre la rationalité du monde, ces œuvres ont toute leur place. Des peintures surréalistes qui expriment la réalité de leurs pensées, sans censure par des dessins oniriques.

Alors, contredisons Jacques Brel qui a chanté :

« Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c’est périssable
 »

Ecoutons Le pouvoir des fleurs de Laurent Voulzy et Les Fleurs de Clara Luciani

Et adoptons les Flores d’Emmanuelle et Sophie

Véronique Spahis

Du 25 septembre au 26 octobre 2024

Galerie Terrain Vagh, 24 rue des Fossés Saint Bernard, 75005 Paris

Du mardi au samedi de 14 h à 19 h