Sido : la fragilité pour sublimer l’imprévisible

En cette année 2024, avec sa nouvelle démarche artistique, intitulée Fragile, the deep beauty of the rising souls, Sido s’aventure au carrefour de l’intime et de l’universel. En puisant dans la vulnérabilité humaine, elle explore ce paradoxe où la fragilité devient force et le chaos se mue en harmonie. Inspirée par des œuvres marquantes comme Six milliards d’autres de Yann Arthus-Bertrand, l’artiste invite à une introspection profonde et transformatrice où chaque histoire individuelle résonne avec l’humanité tout entière.

Le processus créatif de Sido repose sur un subtil équilibre entre réflexion et spontanéité, un dialogue constant entre l’idée et la matière. Chaque jour, je sème des graines, confie-t-elle, mais l’horizon final reste mouvant, guidé par ce qui surgit en chemin. Cette philosophie où la structure rigide cède à une recréation permanente reflète son engagement envers un art vivant, toujours en mutation. Le projet en cours est une suite logique à la série d’œuvres intitulée Costume de soi, prêt à supporter créée par l’artiste dans les années 2O1O sous le nom de Sidonie Bergot.


Fragile s’articule autour de trois étapes successives, véritables actes d’une dramaturgie artistique. La première, un entretien informel, permet à Sido de capter l’essence de chaque participant à travers des symboles et des fragments d’histoires de vie. Ces échanges quasi intimes, empreints de confiance, servent de fil conducteur à l’expérience. La deuxième étape, une prise d’empreinte du visage, confronte les participants à une image d’eux-mêmes à la fois vraie et illusoire. Ce moment, souvent chargé d’appréhensions – vais-je pouvoir respirer ? vais-je me reconnaître ? – devient une opportunité de lâcher prise et d’explorer une forme inédite de confiance, en soi et en l’autre. Enfin, Sido transcende ces empreintes en sculptures oniriques, vibrantes de couleurs et de matières. Ces œuvres, loin d’être de simples reproductions, sont des interprétations poétiques, des portraits symboliques où l’individu dialogue avec l’universel.


Cette démarche, imprégnée d’une sensibilité tactile et d’une écoute intuitive, reflète l’essence même de l’art pour l’artiste. Un espace de transformation où les failles deviennent des portes d’entrée vers la beauté. Pour moi, l’art est la langue poétique du vivant, c’est un langage réparateur, explique-t-elle. Sous ses mains, la matière brute se métamorphose en or, à la manière des alchimistes, transmutant les cicatrices en éclats de lumière.

L’artiste s’inspire des cycles naturels, de l’érosion des roches à la résilience des végétaux, pour tisser des liens avec l’expérience humaine. Ses sculptures, parfois fragmentées, invitent le spectateur à méditer sur sa propre capacité à renaître des tumultes. Elle dit : Ce ne sont pas des œuvres figées, mais des miroirs vivants de l’âme.


Devenue moi-même participante de Fragile, j’ai traversé ce processus avec curiosité et questionnements. La prise d’empreinte, moment aussi physique qu’émotionnel, m’a confrontée à une part de moi-même insaisissable autrement. Cette rencontre entre peau et matière, entre vérité fugace et lâcher-prise absolu, révèle la magie de l’artiste à l’œuvre. Sido capte l’essence d’une émotion, d’un instant, pour la sublimer en une vision onirique et universelle.


Avec Fragile, Sido propose bien plus qu’un projet artistique : elle offre une réflexion sur la manière dont l’art peut réparer, révéler et transformer, voire transcender. Ses sculptures saturées d’humanité sont autant de témoignages vibrants d’un monde où la beauté naît de la vulnérabilité et où chaque empreinte, chaque faille, raconte le monde. Ce monde qui l’accueille en exposition de Paris à New York en passant par Helsinki puis Venise… Avec Sido, les frontières s’abolissent au profit de l’amour de l’autre.

Valmigot
Crédit photo Sidonie Bergot @sido_sculptures et @donkalervo

Sido : sido_sculptures pour insta / sidoart.com