Chaque année les artistes de la Casa de Velázquez – académie de France à Madrid exposent leur travail lors d’une exposition unique à Paris : Kaléidoscope. Du 6 février au 9 mars, au pavillon de la Comtesse de Caen de l’académie des beaux-arts, les 14 artistes de la 94ème promotion présentent leurs œuvres, résultat d’un travail de longue haleine durant leur année d’immersion en Espagne.



Assoukrou aké fusionne les pratiques de la sculpture, de la gravure, du textile et de l’installation dans ce qu’il nomme « un art de traduction ». Ces œuvres sont toutes inspirées et influencées par son histoire et sa culture, qu’il mêle à des thématiques plus larges comme le médical. Son œuvre doit guérir.
Daniel Alvarado Bonilla est un compositeur colombien dont la pratique musicale cherche à représenter des thèmes sombres et impalpables comme le chagrin, le deuil et la guerre. Il présente pour Kaléidoscope une œuvre déroutante où mélodie et voix se mélangent à des extraits radios traitant des conflits en Colombie.
Bahia Bencheikh-El-Fegoun explore la figure mythologique et féminine de la sorcière dans des collages. L’artiste se concentre sur l’aspect presque martirial de ces femmes sacrifiées et tuées tout en faisant dialoguer des figures traditionnelles de la sorcière et une vision plus moderne de la féminité et du féminisme.
Vincent Cardoso est un sculpteur français. Il explore le medium et la pratique de la sculpture au travers d’œuvres qui jouent avec le rapport d’échelle. Vincent Cardoso expose pour Kaléidoscope les premières œuvres d’une série sur le bricolage où il joue avec la matière, l’échelle de représentation, aboutissant à des œuvres presque absurdes de par leur taille et leur apparence.

Nicolas Combarro expose un projet photographique de recherche sur la répression sous le régime franquiste. Ce projet représente pour l’artiste un travail de recherche de grande ampleur concrétisé sous la forme de photographie de camp de concentration. Nicolas Combarro inscrit son travail dans une démarche de mémoire des horreurs passées, entre absence et présence (camps de concentration vides).

Bastien David, lui aussi compositeur, présente un travail musical et expérimental entre le sonore et le céleste. Il explore avec la musique toute une dimension spatiale du son, sa façon de se déplacer à la fois dans le temps et l’espace.
Manon Delarue expose un triptyque composé de deux peintures et d’une sculpture. Le travail de Manon Delarue se concentre sur la représentation du désir féminin et transcende la simple représentation contemporaine. L’artiste s’inspire d’œuvres et de représentations célèbres de l’histoire de l’art pour représenter une dimension sexuelle du fantasme et du désir.



Olivia Funes Lastra questionne la notion de déracinement dans une installation textile et photographique. Le textile s’impose dans l’espace d’exposition comme un mur nomade et mobile où l’artiste déploie des constellations de souvenirs à travers des photos. L’installation presque interactive d’Olivia Funes Lastra s’inscrit dans une continuité de l’œuvre de Maria Zambrano qui influence aujourd’hui l’artiste.


Le peintre Bilal Hamdad ouvre l’exposition avec deux grandes toiles représentant des scènes de vies urbaines où discutent et se rencontrent nombre de personnages. Il explore dans sa pratique le mouvement, la lumière et la représentation du quotidien.
Gala Hernandez Lopez présente un film sur la cryptomonnaie. Dans son travail de réalisatrice, Gala Hernandez Lopez pose questionne l’aspect capitaliste de la cryptomonnaie dans un montage dynamique. Le film explore toute une démarche critique autour de la cryptomonnaie adulée par certains et vue comme une porte de sortie presque magique hors de la misère.
Tereza Lochman expose deux gravures sur bois fusionnant peinture et dessin dans une représentation mixte de l’humanité et de la nature. Elle fait se réincarner dans ses œuvres l’homme et la nature et les enracinent l’un avec l’autre.


Marta Perez Campos fusionne langage et communication dans un travail d’esthétisation du numérique et de la programmation. Elle prend part au discours qui entoure l’intelligence artificielle et la démarche de création artistique dans une œuvre à l’aspect visuel coloré et esthétique.
Regina Quesada capture l’impact de l’homme sur la terre. Elle représente l’impact des éclats d’obus sur les murs de la Casa de Velázquez comme une cicatrice immortelle tout en illustrant l’aspect continuellement changeant de la pierre.

Camille Zehenne réalise un film mélangeant vidéos performance et écriture ou dialogue des thèmes vastes, à la fois contemporains et plus anciens. Dans son film, Camille Zehenne fusionne la découverte d’une statuette et analogie du désir lesbien à travers des images à la dimensions oniriques, des références au cinéma et un montage travaillé.

Kaléidoscope représente une multitude d’expressions artistiques par des artistes tous différents et pourtant liés par leur résidence à la Casa Velázquez. Kaléidoscope est vaste de couleurs, de son, d’images, de formes et donne à être vu.
Claire Maguet
Du 6 février au 9 mars 2025
Pavillon Comtesse de Caen, 27 quai de Conti, 75006, Paris
Du mardi au dimanche de 11h à 18h
https://www.academiedesbeauxarts.fr/kaleidoscope-exposition-des-artistes-de-la-casa-de-velazquez