Fils et filiations, un voyage à travers le textile et la mémoire

L’exposition Fils et filiations, 16 créateurs textiles, entre mémoire et transmission explore les différentes formes artistiques et artisanales du fil. 16 créateurs textiles investissent l’espace d’exposition en proposant des œuvres toutes différentes et uniques où le fil devient alors symbole d’un dialogue entre mémoire et filiation.

L’exposition s’ouvre sur 2 œuvres de l’atelier Font et Romani, Traitées comme un monochrome, les 2 pièces exposées sont construites à la manière d’un bas-relief et illustrent le mythe d’arachné tout en se l’appropriant.

L’artiste Jeanne Goutelle explore la matière et les couleurs dans des installations faites de ruban et de sangle. La démarche de l’artiste rend à la fois hommage aux savoir-faire locaux qu’elle s’approprie et transforme en véritable œuvres colorées.

L’exposition se poursuit avec une œuvre de Hanako Stubbe, artisane tisserande et designer textile. Elle crée et expose des œuvres murales qu’elle tisse à la main. Ses œuvres, destinées à la décoration d’intérieur sont un moyen pour l’artiste d’explorer le tissu et son tissage ainsi que ses couleurs.

Morgan Baroghel-Crucq expose des tissages figurant des paysages. L’artiste crée ses œuvres grâce à des manières minérales, végétales mais également animales et met au monde des paysages parfois oniriques et parfois réalistes.

La mode prend part au sein de l’exposition au travers du travail d’Émilie Luc-Duc, une créatrice parisienne. Elle expose une robe tissée à la main, une œuvre qui lui permettent d’explorer une affection artistique autour du vêtement mais aussi du féminin. La robe, qui peut être portée, habille l’espace d’exposition avec simplicité et douceur.

Les œuvres de Diane Collonge présentent une dimension pensive et spirituelle du tissage. Avec ses œuvres l’artiste explore l’héritage obtenu de sa grand-mère concernant le tissage, à qui elle rend hommage à travers ces œuvres. Les paysages tissés rappellent les souvenirs tristes de l’enterrement de la grand-mère de l’artiste.

Avec 2 œuvres de la série J’adore me perdre au musée l’artiste Aurélie Mathigot présente 2 photographies qu’elle transforme et modifie grâce à la broderie la maille ou encore le crochet et cherche à explorer les notions de souvenirs et de nostalgie dans les lieux culturels.

Avec l’oeuvre Confluence le duo d’artistes Aurélia Leblanc et Lucile Viaud tisse à partir de fil de verre ainsi que des fils destinés à la haute couture. En croisant ces 2 techniques de tissage, les 2 artistes créent des œuvres uniques redéfinissant le mouvement et la notion de tissage.

L’artiste franco-péruvienne Laura Sanchez Filomeno mêle les cheveux à la technique du tissage dans des créations en 3 dimensions explorant la notion d’identité culturelle et géographique.

L’artiste Antonio Mongin questionne lui aussi les techniques textiles en mêlant le tissage avec des fibres rares et singulières comme le cheveu ou encore le crin de cheval. Ces œuvres à vocation principalement décorative ornent les murs de l’espace d’exposition et redéfinissent les notions de tissage et de textile.

Anaïs Beaulieu applique des techniques de broderie et de tissage à des matériaux et objets peu communs au domaine textile. Ainsi dans le cadre de l’exposition sont présentés des sacs poubelle sur lesquels l’artiste vient broder des motifs naturels tels que des plantes, par exemple. Cette démarche lui permet d’explorer les notions de pérennité de nature et d’environnement.

La filature est une artiste brodeuse dont la pratique plus traditionnelle résulte en des œuvres colorés, pleine de vie et particulièrement saisissantes. Alors qu’elle apprend la broderie de manière plus formelle durant sa jeunesse, l’artiste explore aujourd’hui ce travail hérité de sa grand-mère avec des matériaux de récupération. Ces œuvres figurant des paysages marins lui permettent de faire dialoguer des thématiques temporelles, celles de la création ou encore du regard porté par le visiteur.

L’artiste japonaise Rieko Koga présente 3 œuvres, dont une collaborative. Elle brode des poèmes sur du tissu et les inscrit ainsi dans une dimension nouvelle et unique. Son oeuvre collaborative consiste en une collection de prénoms, ceux des visiteurs qui observent son œuvre et qui sont ainsi invités à apposer leurs noms sur des petits papiers qu’ils viennent ensuite nouer sur son installation.

Les œuvres de Solène Jolivet explorent et questionnent les notions de surface textile, le fil devient le pigment de sa toile, et s’inscrit dans une tradition visuelle de l’histoire de l’art, gravure ou sculpture. Artiste et artisane, elle manipule et transforme le fil pour lui donner une dimension complètement nouvelle.

L’exposition se clôture par un dernier espace dans lequel nous retrouvons une broderie de la commissaire de l’exposition Audrey Demarre, avec laquelle elle explore la dimension de transmission notamment féminine dans le monde du textile. Cette œuvre onirique et colorée vient conclure l’exposition.

La dernière pièce de l’exposition Fils et filiations, 16 créateurs textiles entre mémoire et transmission présente les mood boards les palettes textiles des différents artistes et créateurs conviés à l’exposition. Cet espace est pensé et conceptualisé dans une démarche d’initiation et de compréhension de la pratique artistique de chacun des artistes exposés.

Fils et filiations, 16 créateurs textiles entre mémoire et transmission est une exposition textile véritablement complète qui explore des thématiques à la fois concrètes et contemporaines, celle de la mémoire de l’héritage artistique et culturel de l’artisanat et de l’esthétique. La galerie des ateliers de Paris offre un espace d’exposition unique pour les oeuvres présentées dans lequel elles peuvent dialoguer les unes avec les autres intimement.

Claire Maguet

Jusqu’au 28 mai 2025

Galerie des ateliers de Paris, 30 rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012, Paris
Du mardi au vendredi de 10h à 18h – Le samedi de 14h à 19h

https://www.bdmma.paris/galerie/fils-et-filiations-16-createurs-textile-entre-memoire-et-transmission/