Du 19 mars au 20 juillet, le musée du Luxembourg accueille une exposition inédite : Tous Léger ! Forte d’un large choix d’œuvres, une centaine, Tous Léger ! propose une exploration totale du mouvement du nouveau Réalisme entre formes et couleurs, et l’héritage artistique et intellectuel laissé par Fernand Léger, pionnier des avant-gardes sur l’art contemporain et le mouvement des nouveaux réalistes.

L’exposition est scindée en différentes salles, différents espaces où la scénographie permet d’explorer différentes dynamiques et thématiques artistiques, toutes chères au Nouveau Réalisme.
Dans la première salle l, les œuvres exposées représentent les 5 éléments : l’eau, la terre, le feu, l’air et la couleur dans une véritable volonté de mettre en relation les œuvres les unes avec les autres. Ainsi, pour chaque élément sont mises en dialogue plusieurs œuvres. La couleur devient quant à elle un élément à part entière. Il est question dans cet espace de faire ressortir une dimension poétique et esthétique du monde à travers les œuvres exposées. Elles forment ensemble une vision plus poétique et primaire, un besoin vital pour les artistes du Nouveau réalisme.




L’espace d’exposition suivant retrace une histoire du geste artistique en redonnant la parole aux artistes. L’exposition se démarque par son ambition pédagogique, les commissaires de l’exposition Anne Dopfe, Julie Gutierrez et Rebecca François ont fait de Tous Léger ! une exposition immersive et didactique.


L’exposition se poursuit avec une salle dédiée à l’objet du quotidien, muse des artistes du nouveau réalisme. Installation, sculpture, peinture et collage investissent l’espace d’exposition à la croisée de l’intime et de l’artistique. Arman exprime, avec la série Colère, des idées à la fois politiques et sociales. Le geste de destruction est pérennisé à jamais dans une œuvre figée pourtant évocatrice de mouvement et de violence. Niki de Saint Phalle représente son passé dans un autoportrait déguisé, un assemblage d’objets de son quotidien figé dans du plâtre. Les nouveaux réalistes s’emparent de l’objet, en font leur sujet de prédilection, renversant les codes artistiques établis.



La troisième thématique abordée dans l’exposition est la célébration de la vie et de ce qui la compose à travers l’art. Ainsi, dans cet espace d’exposition, ce sont des thématiques véritablement sociales qui sont abordées au travers d’œuvres emblématiques. Fernand Léger déjà estimait que la peinture était un moyen de rendre hommage à la vie, un moyen de la célébrer et de la magnifier. À l’époque, pour célébrer la vie, on représente ceux qui en profitent, des sportifs, des musiciens, des athlètes, des acrobates, une multitude de corps et de représentations. Cet héritage artistique vient de nourrir les œuvres des nouveaux réalistes. C’est le cas de Niki de Saint-Phalle qui, avec sa série des Nanas, témoigne de la beauté des corps, de leur émancipation et de leur intérêt social. Ainsi, l’art devient une forme de résistance sociale, un moyen de faire table rase des règles d’un monde passé.



L’exposition se conclut par un espace dédié à la beauté, sa pluralité et sa présence, démocratisée par les artistes. Si aujourd’hui l’art fait véritablement partie de notre quotidien, qu’il soit accessible dans les musées ou bien directement dans les rues, ça n’a pas toujours été le cas. Fernand Léger avait à cœur de rendre l’art accessible en permettant à l’art d’évoluer en dehors d’un espace purement muséal. De nombreux artistes partagent le même souhait que Fernand Léger et participent ainsi au déploiement d’un art urbain, architectural ou design. Niki de Saint-Phalle s’ancre dans cette mouvance architecturale en créant Nanaville, un projet engagé et de grande ampleur. L’art Urbain, lui se développe à travers des branches comme le Street art et des figures majeures de ce mouvement telles que Keith Haring, rend hommage à Fernand Léger, rappelant que l’art est accessible à tous, pour tous, qu’importe le lieu, qu’importe le niveau d’éducation.




Tous Léger ! retrace et explore les nombreuses mouvances sociales et artistiques qui secouent alors les questionnements et la pratique des artistes contemporains, au travers d’un panel d’œuvres à la fois large, iconique et esthétique. L’exposition pose un regard à la fois nostalgique et plein d’espoir, sur un art en plein changement, en pleine évolution, qui a su inspirer toute une nouvelle génération d’artistes.
Claire Maguet
Du 19 mars au 20 juillet 2025
Musée du Luxembourg, 19, rue de Vaugirard, 75006, Paris
Le lundi de de 10h30 à 22h, du mardi au dimanche de 10h30 à 19h