Le céramiste Zani a exposé ses œuvres du 8 au 25 mai 2025 à la Galerie de la Prévôté, à Aix-en-Provence. Une occasion de découvrir plus intimement son « monde ».

« Zani », c’est le nom que Jean-François Baggioni s’est vu attribué par un chef de village, au Burkina Faso. « Zani », c’est aussi le pseudonyme que cet ancien mathématicien a choisi de conserver, comme un précieux souvenir des rencontres et des pays qui l’ont marqué. Aujourd’hui, ses voyages sont pour lui une source d’inspiration, comme en témoignent ses expositions. Chacune de ses créations possède sa propre histoire, réelle et fictive.

D’une voix posée, Zani explique avoir choisi la terre cuite émaillée comme médium principal de son travail, après l’emploi d’autres matériaux plus rustiques, comme le bois, pendant de nombreuses années. Il joue ainsi plus facilement sur les contrastes. Son utilisation du bleu anthracite, par exemple, qui domine la majorité de ses œuvres, fait ressortir les vives teintes de rouge, de jaune ou encore d’orange, tout en apportant plus de luminosité à la composition. L’opposition est frappante et interroge souvent le public.

C’est ici qu’interviennent les récits fictifs associés à presque chacune de ses productions. Afin de donner une clef de lecture – parmi tant d’autres – à son public, le sculpteur aux cheveux grisonnants et au regard chaleureux devient écrivain pour quelques minutes. Il rédige une courte note, souvent inspirée de la culture japonaise, que lui évoque la création qu’il a sous les yeux. Ces quelques lignes sont surtout une invitation destinée au public à s’attarder au milieu des productions pour tenter de mieux les comprendre.

Influencé par de grands maîtres comme Rothko, Soulages, Mondrian ou Vasarely, mais aussi par son enfance dans les années 1970, Zani cultive un univers très personnel. Ses œuvres sont le reflet d’une quête de soi et d’apaisement, à laquelle chacun est convié. Son humour, qui transparaît avec son « Zanimètre », sorte de « thermomètre d’humeur », côtoie des compositions plus poétiques et figuratives, comme ses « Nagori », qui « tentent de figer l’impalpable ».


Pour que l’expérience du public sorte du temps, chaque détail compte. Le blanc des murs de la galerie et le style donné à l’exposition, volontairement « épurée » et structurée par « environnement chromatique », tranchent avec les chemises colorées du plasticien. À Aix-en-Provence, à Sanary-sur-Mer, ou à Bonifacio, il choisit ses lieux d’exposition pour leur histoire, leur charme et leur calme, que seule une musique alternative propice à l’évasion, sortant d’une enceinte posée à même le sol, vient bousculer. Car « le monde de Zani », c’est précisément cela : un univers où se mêlent imaginaire, rencontre, et matière.

Irène Gajac
Prochaines expositions de Zani :
Du 5 au 17 juillet 2025 : Maison Henri-Flotte, Sanary-sur-Mer
Du 16 au 31 août 2025 : Espace Saint Jacques, Bonifacio
Du 27 septembre au 9 octobre 2025 : Salle communale, Gourdon
Du 24 au 29 octobre 2025 : Galerie Lavoir Vasserot, Saint Tropez
Du 20 au 23 mars 2026 : Salon international d’art contemporain, Parc Chanot, Marseille
Instagram : @lemondedezani
Site Web : www.z-a-n-i.com