« L’écologie des choses » à la Maison de la culture du Japon

L’écologie des choses. Regards sur les artistes japonais et leurs environnements de 1970 à nos jours. Le titre de cette nouvelle exposition à la Maison de la culture du Japon en dit long. Celle-ci met en lumière les questionnements passés, mais toujours présents, d’artistes de différentes générations, dans un pays traversé par de nombreux bouleversements environnementaux.

La Maison de la culture du Japon a mis en place cette exposition en partenariat avec le Frac Sud – Cité de l’art contemporain et avec le concours du Musée d’art moderne de Saint-Étienne Métropole (MAMC+). Elle reflète l’expérience du Japon des trois commissaires, Muriel Enjalran, Alexandre Quoi et Élodie Royer. Ce projet est en deux volets, entre Paris et Marseille. Il réunit une cinquantaine d’œuvres dont certaines en provenance du Japon et encore jamais montrées en France.

L’exposition met en relation des pratiques artistiques apparues à la fin des années 1960 au Japon, dans un contexte de reconstruction et d’industrialisation massive, et celles d’artistes contemporains, en prise avec les enjeux environnementaux actuels. Ce ne sont pas seulement des artistes, mais des mouvements artistiques que l’on découvre : le mouvement Mono-ha, « l’école des choses », dont le nom de l’exposition est largement inspiré, ou encore le courant Fluxus. Des mouvements qui portaient déjà un regard social et écologique sur le monde qui les entoure.

12 artistes sont présentés. Héritiers des mouvements Mono-ha et Fluxus, des artistes comme Kishio Suga, Hitoshi Nomura ou Noboru Takayama interrogent la matérialité brute, la mémoire des matériaux et les traces laissées par l’industrialisation. D’autres, comme Sachiko Kazama ou Keita Mori, abordent les paysages transformés par l’homme à travers des médiums contemporains comme la gravure ou le dessin filaire. Par le son ou l’installation vidéo, Hiroshi Yoshimura, Hideki Umezawa, Koichi Sato et Shingo Yoshida réactivent une attention aux flux naturels, urbains, énergétiques, et restituent des formes d’écologie perceptive. Les œuvres de Yoko Ono, Mieko Shiomi et Takako Saito prolongent une réflexion sur la fragilité du vivant par le langage, le jeu ou la partition, faisant de l’art un terrain d’expérience pour habiter autrement le monde. Chaque œuvre devient un témoignage précieux d’une histoire, de l’Histoire et d’une pensée singulière qui veut toucher le collectif.

Avec un minimalisme tout japonais, c’est une exposition qui respire. Elle se dévoile comme une déambulation poétique à travers des paysages et des matériaux chargés d’histoire et de sens. Le visiteur est librement contraint à la contemplation et la réflexion. À ne pas manquer !

Mathilde Rémy

Du 30 avril au 26 juillet 2025.

Maison de la culture du Japon,101 bis, quai Jacques Chirac, 75 015 Paris

Ouvert du mardi au samedi de 11h à 19h.