Zelda Bourquin revisite la fête des mères au théâtre de la Reine Blanche

Des colliers de pâtes jusqu’aux dessins d’un réalisme approximatif, la comédienne Zelda Bourquin passe en revue les inlassables fêtes des mères. Un moment en apparence festif, mais qui peut aussi cacher une certaine tristesse. Un amour filial ambigu est analysé dans La fête des mères, seul-en-scène qui se veut tout à la fois personnel et universel, programmé jusqu’au 12 octobre au théâtre de la Reine Blanche.

Quelques bouts de ficelle, des pâtes, une feuille froissée sur laquelle on a apposé un gribouillage de mille couleurs. Beaucoup d’imprécisions, une certaine naïveté. Mais une seule tendresse, une seule envie : rendre joyeuse sa mère, notre « maman ».

Au travers d’un seul-en-scène énergique au décor très épuré, la comédienne Zelda Bourquin célèbre cette fête des petits riens qui représentent pourtant beaucoup : l’intensité de l’amour filial. On pourrait croire que ces cadeaux aux allures très approximatives dévaluent quelque peu l’importance de la date. Il n’en est rien. De ces petits riens, l’on peut en tirer beaucoup de choses.

Des fils rouges enchevêtrés jonchent le sol de la scène. La comédienne, dans un tourbillon, s’en empare pour dérouler le fil de la fête. Chapeau de nouilles sur la tête et panneaux de dessins en arrière-plan, Zelda Bourquin navigue entre les cadeaux disposés tel des mausolées pour réenchanter ce moment d’effusion.

Une fête, plusieurs célébrations

Le spectacle offre des moments de pure folie comique ; d’autres plus mélancoliques laissent transparaître un certain mal-être. Une fête des mères est-elle toujours joyeuse ? Zelda Bourquin intime l’idée que l’enfant est également là pour redonner de la joie à sa mère. « J’ai créé ce spectacle pour tous les enfants qui voudraient décrocher la lune pour rendre leur mère heureuse », exprime-t-elle.

La vie n’étant pas un long fleuve tranquille, une mère, aussi solide qu’elle puisse le laisser penser, traverse également des périodes de doutes. La célébration naïve de l’enfant prend alors une tout autre tournure. La fête des mères peut être aussi le moyen de parler et de soigner ses souffrances. Les ficelles deviennent alors des pansements ; les tournoiements de joie, une pirouette pour retomber sur ses pieds et repartir.

Plus qu’une simple fête des mères, il s’agit aussi d’un temps de célébration pour toutes les femmes. Une certaine mystique de la fête apparaît alors. Et au détour d’une trinité nouvellement formulée, la comédienne noue les bouts de ficelles entre eux : « au nom de la mère, de la fille et de la Sainte-Esprit ». Bonne fête maman !

Gabriel Moser

Jusqu’au 12 octobre 2025

La fête des mères, de Zelda Bourquin au

Théâtre de la Reine Blanche, 2 Bis. Pass Ruelle. 75018. Paris.

http://www.reineblanche.com