Apposée sur les façades de cafés, de boutiques ou au détour d’une rue passante, sa griffe très reconnaissable est devenue familière aux parisiennes et parisiens. Depuis la fin des années 1980, les pochoirs de Miss.Tic inondent les murs de la capitale.
Disparue il y a trois ans, son œuvre est bien partie pour lui survivre comme en témoigne cette première exposition que lui consacre la galerie Mathgoth située dans le 13ᵉ arrondissement, le quartier même où était installé son atelier.

Cet évènement est le fruit d’une collaboration entre quatre commissaires : Mathilde et Gautier Jourdain, fondateurs de la galerie ainsi que Charlotte et Antoine Novat, les beaux-enfants de l’artiste. Leur travail collectif aboutit à une présentation riche qui met en lumière celle qui fut une pionnière du street art en France. On comprend mieux son œuvre tout en approchant une part de son intimité. Le parcours débute d’ailleurs par une reconstitution fidèle de son atelier : du chevalet au cendrier rien n’a été oublié.

Occupant les 300 m² de l’espace, l’exposition adopte une lecture thématique de son travail.
On découvre d’abord la dimension politique de ses créations, ligne directrice de toute son œuvre. Là, slogans détournés et jeux de mots révèlent l’absurde du langage et des préceptes institutionnels. Vient ensuite un passage par ses collaborations éditoriales avant de franchir un rideau de fils donnant accès à son univers érotique. Des figures féminines vibrantes de liberté délivrent des messages à double lecture, troublantes par la seule force de l’indépendance qu’elles incarnent. Le parcours s’achève par un retour de Miss.Tic dans « sa » capitale : Paris, montrant tout son attachement à cette ville qui l’a vue naître avant de devenir une galerie à ciel ouvert pour son œuvre.


Miss.Tic, c’est un souffle : celui d’une liberté rieuse mais tendue par une conscience politique, philosophique et sociale toujours en éveil. Son art né dans la rue trouve dans l’espace brut de béton de la galerie Mathgoth une résonance presque naturelle.

Je suis partie pour rester à voir jusqu’au 25 octobre prochain.
Manuella Sorin
Du 27 septembre au 25 octobre 2025
Galerie Mathgoth, 1 rue Alphonse Boudard, 75013 Paris
Du mercredi au samedi de 14h30 à 19h -Le dimanche de 15h à 18h