C’est dans le cadre somptueux des salons de Hôtel Meurice à Paris qu’a été dévoilé, lors d’une soirée élégante et feutrée, le nouveau parfum Forbidden Whisper. Plus qu’une fragrance, cette création est une véritable ode à la sensualité et au raffinement, puisant ses racines dans le berceau historique de la parfumerie : Grasse.
Un parfum né d’un lieu mythique
Au cœur de la Provence, entre vallées verdoyantes et collines baignées de lumière, Grasse s’éveille chaque matin dans un ballet de senteurs. Lorsque les premiers rayons du soleil caressent la terre, les champs de lavande, de jasmin et de roses embaument l’air d’une douceur enivrante. Ici, depuis des siècles, les maîtres parfumeurs façonnent des créations uniques, mêlant savoir-faire ancestral et inspiration poétique.
C’est dans cet écrin naturel qu’a germé l’idée de Forbidden Whisper, un parfum pensé comme un murmure sensuel, un secret chuchoté à l’oreille. Son nom en dit long : il évoque à la fois l’intime, l’interdit et la promesse d’un charme irrésistible.
L’alchimie d’un maître parfumeur
Derrière cette création se trouve une femme au parcours singulier : Élise Pierre, parfumeuse chez CPL Aromas. Originaire de Normandie, elle a grandi entre mer et campagne, une enfance qui a éveillé très tôt sa sensibilité olfactive. À onze ans, elle découvre l’univers de la parfumerie et décide d’en faire sa vocation.
Après une licence de chimie puis un master à ISIPCA, elle part se perfectionner au Royaume-Uni, avant de rejoindre le bureau parisien de CPL Aromas en 2021. Pour elle, chaque brief est une invitation au voyage : imaginer une fragrance, lui donner vie, puis comparer ce rêve olfactif à la création finale. Ses sources d’inspiration viennent autant des champs de fleurs que des cultures du monde entier qu’elle aime explorer.
Une pyramide olfactive sensuelle
Forbidden Whisper s’ouvre sur un éclat pétillant et épicé. Les notes de tête mêlent la fraîcheur piquante du gingembre, la chaleur envoûtante de la cannelle et la vivacité fruitée de la mandarine. Cette première impression est comme une étreinte à la fois vive et intrigante, éveillant les sens avec délicatesse.
Le gingembre, apprécié depuis l’Antiquité, apporte une énergie vive, légèrement verte, qui confère à la fragrance une tension mystérieuse. La cannelle, récoltée à partir de l’écorce interne des canneliers d’Inde et du Sri Lanka, offre douceur et profondeur. Quant à la mandarine, originaire de Chine mais cultivée aujourd’hui en Sicile et en Calabre, elle diffuse une lumière fruitée, juteuse et miellée.
Les notes de cœur révèlent une alliance florale poudrée et sensuelle. La rose — et notamment la Rosa damascena, parmi les plus précieuses au monde — occupe une place centrale. Elle s’accompagne de la délicatesse du jasmin sambac, offrant une féminité raffinée et lumineuse. Cette phase du parfum est une caresse, un souffle délicat sur la peau.
Enfin, les notes de fond installent une chaleur enveloppante et addictive : la vanille, aux accents crémeux et balsamiques, s’unit à la mousse, au musc et à l’ambre pour composer une signature inoubliable. La vanille, appelée ainsi en référence au mot espagnol vaina (« petite gousse »), révèle tout son potentiel après un long processus de séchage artisanal. Elle apporte ici profondeur, sensualité et élégance.
L’empreinte d’une illustratrice d’exception
Pour sublimer la beauté de Forbidden Whisper, la maison a fait appel à Megan Hess, illustratrice de mode de renommée mondiale. Née à Melbourne, elle s’est fait connaître en 2008 grâce à ses illustrations du best-seller de Sex and the City, avant de collaborer avec des maisons prestigieuses telles que Givenchy, Tiffany & Co., Valentino ou encore Louis Vuitton.
Fidèle à son style élégant, elle a imaginé pour Forbidden Whisper un flacon et un univers visuel empreints de raffinement et de féminité. Armée de son stylo Montblanc surnommé « Monty », elle a créé des lignes fines et intemporelles, évoquant la grâce d’un murmure glissant sur la peau. Ses œuvres ont déjà séduit des personnalités comme Michelle Obama, Gwyneth Paltrow, Cate Blanchett et Nicole Kidman : un gage d’élégance internationale.
Une soirée sous le signe de l’élégance
Le lancement parisien a rassemblé journalistes, influenceurs et passionnés de haute parfumerie. Dans le cadre feutré du Meurice, les invités ont découvert la fragrance au fil d’un parcours olfactif soigneusement orchestré. Des fleurs provençales ornaient les salons, rappelant les racines grassoises du parfum. Des notes de gingembre et de mandarine flottaient dans l’air, créant une atmosphère enveloppante et presque irréelle.
La présentation s’est achevée sur une mise en scène poétique avec un danseuse faisant virevolter des voiles de soie ondulant dans une lumière dorée, comme un souffle secret, un « whisper » interdit.
Le langage du parfum
Petit dernier, et non le moindre de la Maison HFC (Haute Fragrance Company), Forbidden Whisper est un langage. Celui d’une féminité affirmée mais subtile, d’un charme qui se révèle par touches délicates. À chaque respiration, il dévoile des couches successives de sensations, comme autant de secrets partagés à demi-mot.
Il incarne aussi une tendance forte dans la parfumerie contemporaine : celle de raconter une histoire à travers une fragrance. Ici, chaque ingrédient est porteur d’une mémoire, d’un savoir-faire et d’une émotion : de la mandarine éclatante de Sicile à la vanille sensuelle de Madagascar, en passant par les roses délicates de Turquie.
Avec Forbidden Whisper, Élise Pierre et Megan Hess signent une œuvre olfactive et visuelle qui s’inscrit dans une nouvelle ère de la parfumerie de niche : celle où le parfum devient expérience, récit et émotion.
Véronique Spahis