Gilbert Montagné, le visionnaire !
Le documentaire Gilbert Montagné, le visionnaire !, réalisé par Anne Dorr, est diffusé sur France 3 lundi 27 novembre à 23 h 30.
Depuis sa plus tendre enfance, Gilbert Montagné s’attache à transcender son handicap, sa déficience visuelle. Dans sa tête, sous ses doigts de pianiste accompli, fleurissent les rêves et avant tout, celui de devenir un artiste.
Et puis avec la notoriété, un autre se dessine : faire avancer la cause du handicap, aider les malvoyants à gagner en autonomie et donc en dignité.
Anne Dorr, la réalisatrice de ce film, revisite avec lui les grands moments de sa vie. De son enfance jusqu’à l’homme qu’il est aujourd’hui. Un homme curieux, taquin et tendre, mais surtout un homme volontaire, engagé et visionnaire.
A 65 ans, l’interprète des inoubliables « Sous les sunlights des tropiques » et « On va s’aimer » a derrière lui 45 ans de carrière. Retour sur le parcours hors norme de Gilbert Montagné, une histoire douloureusement commencée mais qui s’est poursuivie dans la joie et l’enthousiasme.
Gilbert Montagné, le visionnaire !
Réalisation : Anne Dorr
Coproduction : France 3 Paris Ile-de-France et Ego Productions, avec la participation du Centre National de la Cinématographie et de l’image animée, de la Sacem, du Fonds Handicap & Société, Intégrance et Mélody.
https://ego-productions.com/wp-content/uploads/2017/09/Video-Gilbert-Montagne.mp4
Le 15 novembre dernier, à l’avant-première, l’émotion était palpable dans la salle.
Le discours d’Anne Dorr, réalisatrice de Gilbert Montagné, le visionnaire !, a été particulièrement applaudi :
« Bonsoir
Puisqu’il est d’usage de remercier lors d’une projection, je voulais vous dire que je l’ai fait pour chacun à titre individuel. Ici, j’aimerais vous raconter très brièvement une histoire d’amour.
A l’heure où on pense programme comme produit, rentabilité, audience ou algorithme, je voudrais insister sur le fait que l’énergie la plus importante pour faire un film c’est l’amour. Rien ne peut se faire s’il n’y a pas avant tout de la confiance, du don de soi, du soutien, des forces qui se trouvent et avancent ensemble et de la bienveillance. Toutes ces qualités qui font l’amour… ce film s’est construit sur l’amour. Pour moi, c’est l’énergie principale, c’est la plus importante.
Alors c’est à elle et à ses acteurs que je voudrais rendre hommage. Avant tout, à Gilbert mais tu me le permets, je reviens vers toi après.
Ce film a pu voir le jour grâce à un producteur. Olivier Wlodarcyck, tu as cette force d’écouter quand on te présente un projet, d’y croire au projet et non pas de répondre, je le verrai bien dans telle case, ou telle case. Non, ça te parle ou pas, et ça te parle souvent quand c’est humaniste.
Puis dans les acteurs de cette histoire d’amour, il y a Jérôme Dutoit, directeur de la chaîne Mélody, qui a été le tout premier à dire oui. Il m’a donné la force de m’attaquer à ce projet qui avait déjà essuyé beaucoup de refus. Oui c’est important !
Ensuite c’est une rencontre qui me marquera à jamais. Barbara Hurel de France 3 qui a fait confiance à Olivier et que j’ai découverte avec ce film, j’ai été profondément touchée par votre intelligence de cœur et la façon dont vous apportez votre regard.
Cette histoire s’est construite aussi grâce à deux anges gardiens, Louis Diringer et Véronique de Astorg, qui y ont apporté leur lumière et qui nous ont guidé dans les méandres des aides culturelles de la Sacem…
La Sacem qui a été, d’une manière générale, d’un soutien et d’une confiance qui ont énormément compté pour moi.
Un autre maillon est venu s’inscrire dans cette chaîne de l’amour, c’est Stéphane Bridel qui a amené avec lui le fonds Handicap et société. Je rends hommage à ses équipes et à leur travail.
A Vous tous que j’ai cité, sachez que je garde au plus profond de moi la lumière de vos yeux quand vous m’avez dit oui, que vous croyez en ce film…..
Ça a été ma force.
Et elle a été couplé avec l’amour indéfectible de ma famille, Xavier et mes filles Manon et Tiffany, qui supportent mes moments de doutes, mes interrogations, mes silences, mes larmes, mes heures derrière mon ordi, mes énervements à cause de la technique qui ne marche pas et qui, et ça a toute son importance, et qui tiennent la maison pendant que je suis ailleurs.
Il y a eu d’autres petits princes… je leur ai écrit, ils le savent…
Le film s’est fait avec vous tous, techniciens, collaborateurs, amis présents ici ou pas… on s’est déjà remercié de ses moments formidables, ou plus difficiles… on apprend ensemble… ce n’est pas simple toujours de se rencontrer et de collaborer pour la première fois…
Puis un rêve s’est réalisé pour moi, je rappelle qu’un rêve c’est ce qui anime notre âme, c’est ce petit point de départ au fond du cœur pour faire quelque chose… j’ai toujours rêvé que mes films servent de levier pour des conférences, qu’ils apportent des lumières, de l’espoir, une façon autre de voir le monde.
Ici je remercie Stéphane Artano, Sénateur qui a donné vie à ce rêve et qui nous a permis à Gilbert, Nicole et moi d’aller à Saint Pierre et Miquelon pour donner 3 conférences sur le handicap.
Et pour finir, la plus belle confiance m’a été donnée par Gilbert et Nicole, le jour où vous m’avez dit oui…. Je me souviens de cette émotion forte entre nous.
Merci Gilbert aussi de m’avoir fait découvrir tellement de choses à travers ce tournage, d’autres façons de voir la vie, ce film a été bien au-delà de ton histoire… c’est l’amour que tu nous y enseignes. L’amour avec la place de la force, de la confiance, du don de soi, du regard vers l’autre…. Oui, du regard vers l’autre…
Et si je vous ai raconté cette histoire d’amour c’est pour ne pas oublier que les œuvres s’écrivent très souvent avec cette énergie.
Pendant ce tournage, j’ai découvert quelque chose contre lequel je voudrais m’indigner. J’ai découvert que certains éditeurs demandaient des sommes d’argent disproportionnées aux budgets que nous avons et que du coup, ils bloquaient la circulation et la mise en valeur des œuvres. Pas question du gratuit, je n’ai pas dit cela, je dis seulement que les œuvres ont du sens, elles nous apportent soit de la joie, des lumières, même tout simplement un moment de divertissement. Alors pour moi présidente de la commission des réalisateurs de la Sacem, grande défenseuse du documentaire à caractère musical, il est inconcevable à l’heure du numérique que les œuvres soient bloquées. Nous sommes dans une ère de création où se croisent les œuvres et les talents. Nous avons besoin de notre patrimoine pour écrire d’autres œuvres dont certaines seront à message citoyen ou tout simplement humaniste.
Alors puisqu’on est à la Sacem, c’est mon nouveau souhait, que tous les acteurs d’une œuvre qu’ils soient éditeurs, producteurs ou créateurs se souviennent qu’une œuvre c’est avant tout une histoire d’amour, un message d’amour.
Merci et bon film. »
Véronique Grange-Spahis et Olivier Freulon
Photos : Olivier Freulon et Véronique Grange-Spahis