« Andrea Branzi, le règne des vivants » et « Les Collections au jardin » au Musée des Impressionnismes Giverny

Dans le cadre du programme Constellation, le Centre Pompidou et le musée des impressionnismes Giverny s’associent pour présenter, pour la première fois ensemble, une exposition hommage au grand designer italien Andrea Branzi (1938-2023) : « Andrea Branzi, le règne des vivants ».

Conçue sous le commissariat de Marie-Ange Brayer, conservatrice et cheffe du service Design et Prospective industrielle au Musée national d’art moderne – Centre Pompidou, l’exposition réunit une sélection d’œuvres emblématiques issues des collections publiques françaises (Centre Pompidou, musée des Arts décoratifs de Paris, musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux) ainsi que de collections privées prisées des amateurs de design.

La famille d’Andrea Branzi a également ouvert ses archives et prêté un ensemble exceptionnel de dessins et d’objets, dont beaucoup inédits, offrant un accès rare et intime à la pensée de ce créateur visionnaire, dont le travail n’a cessé de redéfinir le rapport entre design, nature et société.

Designer, architecte, théoricien et auteur de nombreux ouvrages, Andrea Branzi laisse derrière lui une œuvre foisonnante, marquée par une approche radicale du design et une réflexion profonde sur la société post-industrielle des XXe et XXIe siècles. À travers ses dessins, objets, projets architecturaux, peintures ou installations, il explore le rapport complexe entre design industriel et « nature ». Une nature qui, selon lui, n’existe plus à l’état originel mais se transforme en une « seconde nature », artificielle et façonnée par l’homme.

Branzi voyait en Claude Monet une figure tutélaire : le peintre de Giverny, en concevant ses jardins comme une œuvre totale, avait bâti son propre paysage, devenant lui aussi architecte de la nature.

Pour Branzi, le design n’est pas seulement fonctionnel, il est avant tout émotionnel. Son travail protéiforme questionne notre environnement domestique et les objets qui peuplent nos vies. Comment offrir « un monde hospitalier » aux hommes et plus largement à tous les vivants ? Comment redonner sens à notre place dans ce « règne des vivants » ?

Les Collections au jardin

En écho à l’exposition Andrea Branzi, le règne des vivants, le musée des impressionnismes Giverny propose un nouvel accrochage autour de l’un de ses thèmes de prédilection : le jardin.

Sous le commissariat de Cyrille Sciama, directeur général et conservateur en chef du Patrimoine du Musée des Impressionnismes Giverny. L’exposition met en avant les derniers enrichissements d’une collection désormais forte de plus de 300 œuvres, allant de l’impressionnisme à l’art contemporain. Fidèle à sa politique d’acquisition ambitieuse, le musée peut compter sur la générosité de ses donateurs, du Cercle des mécènes, des Amis du musée ainsi que sur le soutien d’institutions publiques prestigieuses (Centre national des arts plastiques, FRAC Normandie, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, etc.).

Les Collections au jardin fait dialoguer des chefs-d’œuvre emblématiques de Monet, Caillebotte ou Bonnard avec les toutes dernières acquisitions, telles que L’Escaut près d’Anvers, Soleil couchant (1866) de Johan Barthold Jongkind, La Berge (2024) de Maude Maris, ou encore une série de photographies de Jean Gaumy consacrées à Giverny (2017-2024).

Cette exposition estivale révèle la richesse et l’évolution constante d’une collection qui, à l’image du jardin, ne cesse de se transformer, de croître et de s’épanouir.

Jardins, de Claude Monet à Joan Mitchell

Le musée des impressionnismes Giverny conserve un ensemble remarquable d’œuvres consacrées au thème du jardin, sujet intimement lié à l’histoire du village. Claude Monet en a fait l’un de ses motifs majeurs, immortalisant son propre jardin, tout comme sa belle-fille et élève Blanche Hoschedé-Monet, sensible aux harmonies colorées des fleurs.

Autour de lui, nombre d’artistes furent inspirés : l’Américain John Leslie Breck, le néo-impressionniste Maximilien Luce installé à Rolleboise en 1920, mais aussi des proches comme Gustave Caillebotte, peintre et jardinier passionné, ou Theodore Butler, son gendre américain. Caillebotte imagine un Parterre de marguerites qui pénètre littéralement dans son salon, soufflant un air de printemps.

Plus tard, une nouvelle génération prolonge cet héritage, à l’image de Pierre Bonnard, installé à Vernonnet, dont les vues de jardin et de Seine témoignent d’un regard renouvelé sur la nature.

Elena Sokhoshko

De 11 juillet au 2 novembre 2025

Musée des Impressionnismes, 99 Rue Claude Monet, 27620 Giverny

tous les jours de 10h à 18h (dernière admission 17h30).

https://www.mdig.fr/