anima/ anima.ux
(du latin anima : soufe, âme d’où vient le terme animal)
« Explorer le thème de l’animalité, questionner ses spécificités dans un large prisme de sensibilités et de sensations, c’est créer une densité matérielle, mais aussi onirique, érotique, chamanique, allégorique ou funéraire, pariétal, mythologique aussi, de l’animal.
Les bestiaires du Moyen-Âge furent une édification culturelle complexe autour de codifications morales et chrétiennes de l’humanité, un miroir symbolique, une parabole du bien et du mal, et, souvent un jeu iconographique dans un cadre ludique compréhensible à tous.
Les cabinets de curiosité ont eu également une dimension philosophique importante autour du thème animalier, des spectres d’un paradis perdu aux désirs de compréhension de l’Univers d’une modernité balbutiante, qui questionnait ou fascinait ceux qui y étaient conviés, dans une cristallisation des affects autour de l’inédit, du secret, des chimères, voire de la monstruosité.
Les artistes qui ont répondu présent pour cette exposition dont la thématique, pourtant rebattue, est d’une actualité brûlante, ont parfois des univers intellectuels et spirituels très éloignés. Mais ils témoignent, au-delà de la quotidienneté du regard et du jeu totémique – quel animal es-tu ? – que cela présuppose, d’une vision éclairée “du dedans”, très symptomatique du contexte actuel, dans lequel la fragilité de notre monde et de notre existence comme celle des “bêtes” envisage son devenir. (Puisque, parallèlement) nous en sommes ». Nathalie de La Grandville
« Comment faire entendre ici une langue ou une musique inouïe, assez inhumaine en quelque sorte, et non pas pour me faire ici le représentant ou l’émancipateur d’une animalité oubliée, ignorée, méconnue, persécutée, chassée, pêchée, sacrifiée, asservie, élevée, parquée, hormonisée, transgénétisée, exploitée, consommée, mangée, domestiquée, mais pour me faire entendre dans une langue qui soit une langue, certes, et non des cris inarticulés, bruits, rugissements, aboiements, miaulements, pépiements insignifants que tant d’hommes attribuent à l’animal, une langue enfin dont les mots, les concepts, le chant, l’accent, soient assez étrangers à tout ce qui, dans toutes les langues humaines, aura hébergé tant de bêtises sur le dit animal ? “ Jacques Derrida – L’Animal que donc je suis
anima.ux est une exposition qui regroupe 43 artistes : Christophe Abadie / Isabel Aguera / Dominique Albertelli / Eugénie Bachelot-Prévert / Tamina Beausoleil / Vincent Bebert / Mahé Boissel / Corine Borgnet / Klervi Bourseul / Anne Brenner / François Bresson / Tomas Chauzy / Jean-Christophe Clair / Claudie Dadu / Julie Dalmon / Cornelia Eichhorn / Jacques Flèchemuller / Anne Gorouben / Orsten Groom / Cristine Guinamand / Cécile Hug / Tomas Ivernel / Anne-Laure Koubbi / Nathalie de La Grandville / Cendres Lavy / Sophie Lecomte / Anne van der Linden / Maël Nozahic / Florence Obrecht / Jérôme Oudot-“Trëz” / Axel Pahlavi / Muriel Patarroni / Michel Pelloille / Johanna Perret / Joël Person / Marianne Pradier / Arnaud Rochard / Sophie Sainrapt / Nathalie Salé / Elisabeth Schubert / Laurent Sébès / Cyril Skinazy / Nathalie Tacheau
Evénements :
– 15 septembre, 19h-21 h : performance de l’artiste Karen Chessman, suivie de la projection du documentaire “Être Cheval”, de Jérôme Clément-Wilz, et d’un débat avec les protagonistes de la performance, Francisco Costa et Karen Chessman
– 24 septembre, 19 h – 21 h : table ronde avec le philosophe et critique d’art Yves Michaud, le critique d’art Christian Noorbergen, et la journaliste et présidente de l’Université d’été de l’animal, Yolaine de La Bigne
– 28 et 29 septembre, 20 h : lecture “Foi d’animal !”, extraits choisis de fables de Jean de La Fontaine, lus par la comédienne Camille Grandville
– 6 octobre, dans la cadre de Nuit blanche : projection un choix de vidéos de Laurent Quénéhen tout au long de la nuit.
du 13 septembre au 7 octobre 2018
vernissage vendredi 14 septembre 2018
100
100 rue de Charenton
75012 Paris