Porter un nom pareil vous engage en liberté dans cette grande aventure qu’est la vie. Marianne Aventurier, voltigeuse des profondeurs, poétise le concept dans un court-métrage qui cartonne sur les réseaux sociaux et les chaines télévisuelles depuis le 10 février 2024.
Filmé en quatre mois par son compagnon Alex Voyer dans la splendeur des fonds polynésiens, la grâce et la fragilité s’y déversent en flot mais aussi une certaine idée de la coexistence dans le respect des territorialités animales, végétales et humaines.
Formée au modern jazz, au hip hop et plus récemment à la danse classique, le corps de Marianne ondule avec délicatesse au seul son de l’amour. La rencontrer en live est un cadeau car sa pensée est aussi douce et généreuse que sa gestuelle dans l’élément eau. Rappelons-nous que chaque homme en devenir s’origine dans cette matrice aquatique. Le secret de l’incroyable résonnance d’Aquaballet auprès du public s’ancre dans cette parcelle d’espoir de l’enfance qui palpite en chacun de nous. Non, ce n’est pas foutu. Il est encore temps de faire machine arrière et de stopper notre impact délétère sur la nature.
Ce parti pris performatif s’est affranchi de la provocation, d’images chocs au bénéfice de la seule beauté du réel. L’émotion spirale, l’osmose s’équilibre, la réconciliation se structure. Cinq minutes et trente-trois secondes d’apesanteur chorégraphiée majoritairement improvisée sur la musique originale dédiée de Stéphane Lopez et on recommence à croire au meilleur de l’humanité. Les créatures marines, n’y sont ni touchées, ni nourries… elles sont, nous sommes, tout justement.
Marianne Aventurier et Alex Voyer, psychomotricienne et ingénieur du son, se sont formés à l’éthologie et la biologie marine. Moniteurs d’apnée par ailleurs, c’est sur ce mode là que furent exécutées les prises de vue dans l’archipel des Tuamotu, à Fakarava en particulier. En poumons vides ou semi-vides, la sculpturale ballerine, en toute humilité, y caresse l’océan, l’âme et l’esprit.
Diatomée, leur voilier de dix-huit mètres, a jeté l’ancre aux Marquises depuis trois ans. Navigateurs intrépides, ils sont tombés en amour de l’exceptionnelle richesse marine de la Polynésie française mais aussi de l’appel hypnotique de sa spiritualité.
Croyez-moi, je les comprends, on ne revient pas indemne du Pacifique. Les éléments y agissent comme un choc initiatique, Aquaballet l’atteste. Inspirez, Plongez !
Valmigot
Crédit photos : Alex Voyer
Musique : Stéphane Lopez ; Violoncelle : Lina Belaïd ; Violon : Rémi Foucard ; Alto, violon et chants : Mathilde Vrech ; Post production St-Louis post house