Il suffit de lever les yeux. Regarder en l’air et sans plus tarder remarquer ces centaines de végétaux perchés, suspendus au gré des longs arbres qui peuplent les Grandes Serres du Jardin des Plantes de Paris. Partout, des couleurs, des textures et des formes qui ravissent et transportent le regard.
On parle de plantes épiphytes. Loin d’être connus de tous, ces végétaux ont l’intime particularité de se développer à l’aide d’une autre surface végétale ; peut-être un tronc, une fine branche ou même une de ces feuilles robustes. Il est clair que ce régime solidaire étonne, d’autant plus que ces végétaux échappent à l’enracinement commun, terrestre. Nulle question d’un pied dans la terre mais plutôt d’un développement adaptatif, une capacité fascinante à capter les aléas de leur environnement, plus encore, à les transformer en nutriments.
Pour cette première édition d’un Automne Tropical, quelle réussite d’amener le public à la découverte d’une diversité végétale presque insoupçonnée. Voilà plus d’un an que les nombreux acteurs et cultivateurs de cette exposition, travaillent jour pour jour au développement et à l’installation de ces quelque 500 plantes. On énumère les espèces : orchidées, aracées, broméliacées (famille de l’ananas), mousses, fougères et même cactus, elles sont nombreuses et il a fallu faire appel à la collectivité, quelques dons aussi. Dans cette aventure à long terme, le Conservatoire du Bégonia de Rochefort, le Jardin Botanique de Lyon, le Jardin Botanique de Nancy, tous ont approuvé et participé activement à la construction de ce projet demandeur. Aussi, rien n’aurait pu voir le jour sans la précieuse aide de ces exposants émérites. L’Arboretum de Versailles-Chèvreloup, site du Muséum d’Histoire Naturelle qui a contribué à la mise en place d’une importante variété de plantes épiphytes, la Nîmoise Tillandsia Prod et sa remarquable pépinière, mais encore les Orchidées du Val d’Yerres, spécialisées dans la production des épiphytes tropicales, qui ont apporté une vaste collection de plantes, notamment les plantes carnivores.
Avant tout, il y a la passion. Tous ces acteurs engagés dans la poursuite et le déroulé de cette magnifique exposition sont des amoureux inconditionnels de la nature et toutes ses merveilles. L’installation est réalisée avec soin et le parcours proposé est hautement pédagogique ce qui rend la visite enthousiaste et chargée de sens. On apprend en marchant, on lève les yeux et on s’amuse à éplucher les plantes, parfois même, nous les cherchons. Nous traversons des zones géographiques : des épiphytes des forêts tropicales humides aux épiphytes se développant dans le désert, chaud et sec en passant par celles de la Calédonie. Un vrai tour du monde !
Au cours de la visite, vous aurez également l’occasion de découvrir les œuvres de deux botanistes et jardiniers phares ; la photothèque de Patrick Blanc, inventeur du Mur Végétal, et la spectaculaire installation de Corentin Pfeiffer à l’entrée de l’exposition.
Ainsi, cet Automne Tropical est annonciateur d’une longue série de surprises dont le premier rendez-vous est donné durant les vacances de février avec la création d’une exposition à succès sur ces épiphytes tant appréciées : les orchidées. Dans un événement Mille et une orchidées, le public pourra assister à la floraison de ces bijoux colorés.
À voir d’urgence !
Exposition du 20 octobre au 15 novembre 2021
Grandes Serres du Jardin des Plantes, 57 rue Cuvier, 75005 Paris (accès aussi par la rue Buffon ou la rue Geoffroy Saint-Hilaire)
Ouvert tous les jours de 10 heures à 17 heures sauf les mardis. Réservation conseillée : https://billetterie.mnhn.fr/fr_FR/jardin-des-plantes/serres-du-jardin-des-plantes/visites-serres-du-jardin-des-plantes.
Irina Bengouirah