L’exposition « Au féminin. Un nouveau regard » se tient au Musée des Beaux-arts de Nîmes jusqu’au 31 décembre 2025.


Rouge, orange, vert et violet.
Quatre parcours pour découvrir en profondeur les représentations et la place des femmes dans l’histoire de l’art occidental.
Quatre parcours pour replacer dans leur contexte historique, culturel et social chaque œuvre exposée, sans esthétiser la violence à laquelle fait face la gent féminine dans le monde artistique.

Le rouge, omniprésent dans la première pièce de l’exposition, plonge le public dans une atmosphère oscillant entre sensualité, amour et violence. Entre la sainteté de la Vierge Marie, le sacrifice de Lucrèce et la monstruosité de Salomé, le corps féminin est analysé pour le dégager du regard masculin souvent biaisé.

La couleur orange envahit ensuite l’atrium du musée, afin d’illustrer les fantasmes et désirs projetés sur les modèles féminins, particulièrement à travers les récits mythologiques, comme ceux de Léda, victime de Zeus transformé en cygne. Une opposition est ainsi clairement posée entre « nudité » et « nu (e) », marquée par l’érotisme, présent ou non, dans l’œuvre.


Le vert sombre, presque bleu, enveloppe ensuite le mythe des « femmes parfaites », muse, mère ou épouse. Ces beautés figées, dont la carrière est bien souvent sacrifiée au profit du talent de leur mari ou de leur fils, sont reléguées au rôle de « repoussoir ». Pourtant, l’espace suivant, de couleur violette, rétablit un certain équilibre. Douze femmes artistes y sont en effet mises à l’honneur, des photographies de Sam Contis aux statues de Baya, en passant par les tableaux d’Adélaïde Salles-Wagner, ancienne conservatrice du Musée des Beaux-arts nîmois.


Pastels, photographies, gravures, statues, croquis ou tableaux, ce sont 70 œuvres que le public peut admirer au fil de ces cinq salles. Un livret de visite est à disposition pour permettre de mieux comprendre chacune des pièces, tant d’un point de vue symbolique ou historique, que technique. Une partie de l’exposition est d’ailleurs dédiée aux arts graphiques, mettant en lumière des pièces délicates, souvent inédites, aux sujets parfois intimes.
Plus qu’une déconstruction des stéréotypes de genre dans le monde artistique, le Musée des Beaux-arts de Nîmes éclaire la complexité des figures féminines et appelle, à travers son exposition, à une relecture critique des collections muséales.
Irène Gajac
Du 15 novembre 2024 au 31 décembre 2025
Musée des Beaux-arts,Rue Cité Foulc, 30000 Nîmes
Du mardi au vendredi de 10h à 18h et le samedi et dimanche de 10h à 18h30