Charles Donker. D’abord regarder

En parallèle à l’exposition Sur le motif. Peindre en plein air 1780–1870, la Fondation Custodia présente le travail de Charles Donker (né en 1940 à Utrecht, Pays-Bas). La Fondation possède un important choix de son œuvre gravé, mais l’exposition dévoile également, pour la première fois, une trentaine de dessins et d’aquarelles. L’ensemble des œuvres exposées retrace les cinquante ans de carrière de l’artiste.

Charles Donker crée principalement sur le motif. « Je ne sais pas être ailleurs que dehors », confie le dessinateur et graveur, « j’ai besoin de voir le ciel, d’entendre le bruissement des arbres, de regarder les oiseaux voler ou de ressentir le silence absolu de la nature. Je serais affreusement malheureux si je ne pouvais plus sortir. »

Ce dehors peut être situé n’importe où. Donker a voyagé en France, en Angleterre, en Espagne, en Pologne, en Amérique du Sud et en Israël. À Rhijnauwen, aux Pays-Bas, Donker travaille depuis 1970 dans une ancienne maison de forestier.

« J’ai fait beaucoup d’eaux-fortes du paysage qui borde l’atelier. C’est un bocage : derrière un groupe d’arbres, il y a une haie et derrière cette haie une nouvelle rangée d’arbres. Un ensemble de lignes horizontales, avec des prairies au milieu. J’aime les choses droites, équilibrées, horizontalement ou verticalement. »

Il arrive qu’un arbre soit l’unique sujet d’une estampe. Mais il doit d’abord avoir perdu ses feuilles. Un arbre en été ne peut donc lui servir de modèle. « En gravure, il est très difficile de représenter un arbre feuillu », explique Donker. « Aussi, je ne peux rien dessiner d’après mon imagination, j’ai besoin d’avoir tout sous les yeux. L’arbre, je le regarde vraiment. »

Une gravure de Charles Donker est un précis d’événements observés sur plusieurs jours dans des endroits où quasiment rien d’autre n’a lieu que le lieu. Le moindre mouvement est proscrit. Les oiseaux voltigent trop vite à son goût, il ne peut les représenter que s’ils sont tout près et ne remuent ni aile ni patte pendant un long moment. En général, c’est qu’ils sont morts.

L’exposition nous invite, à travers une sélection de dessins, aquarelles et surtout des gravures, à mieux observer et s’imprégner de ce qui nous entoure…

du 3 décembre 2021 au 3 avril 2022

Fondation Custodia, 121 rue de Lille, 75007 Paris

Ouvert tous les jours sauf le lundi, de 12h à 18h

www.fondationcustodia.fr