Le 14 février, le musée de la vie Romantique a choisi de mettre en avant le cœur, organe vital très vite devenu symbole du sentiment amoureux, pour le décliner sous ses multiples facettes. Le musée en lui-même est un véritable petit bijou au cœur de Paris, situé dans le quartier de la nouvelle Athènes. Ancien atelier et maison du peintre Ary Scheffer, l’espace est conservé à l’identique : les tapisseries, chandeliers et médaillons nous plongent dans un univers au charme suranné. La délicatesse va jusqu’au petit chardon sec posé sur les fauteuils pour nous faire comprendre implicitement de ne pas nous assoir dessus. Parmi ces collections permanentes sont dissimulées trois œuvres de l’exposition temporaire, pour donner au visiteur un avant-goût de Cœurs, du romantisme dans l’art contemporain.
Située dans l’aile droite du musée, l’exposition est répartie en deux salles, une rose et une bleue, donnant chacune une vision de l’amour. La majorité des œuvres sont contemporaines et ont été choisies dans des galeries parisiennes, par la commissaire d’exposition Maribel Nadal Jové et la directrice du musée Gaëlle Rio. Au total trente artistes contemporains sont représentés et répartis en sept thématiques, avec des supports variés : peintures, photos, néons, installations et plus atypiques comme un sac de couchage ou un filet de pêche.
Le thème cœur gravé explore ce qui reste après une séparation, quand l’être aimé n’est plus là mais qu’il est ancré en nous. Marc Molk l’exprime en dessinant un cœur de végétaux grâce à des mots calligraphiés dans Une chose sainte et sublime. Ce n’est qu’en regardant l’œuvre de très près qu’on reconnait la tirade de Perdican dans On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset. Cœur gravé, ce sont aussi les photographies de Claude Nori prises à Vérone, la ville de Roméo et Juliette, et à Naples. Il immortalise des lieux marqués par l’amour comme ces graffitis sur les murs et les rochers de la côte Italienne.
Artiste moins contemporaine, mais dont la résonnance est toujours forte aujourd’hui, Niki de Saint Phalle est présente dans la catégorie cœur artiste. Dans ce grand format peint, elle effectue une sorte de radiographie et met en scène son propre cœur, à la manière d’un autoportrait. Parmi les collages, dessins au feutre et au stylo, on retrouve ses illustres nanas, des cœurs, mais aussi des fruits, des fleurs, des mots, dont Jean, évocation de son époux Jean Tinguely.
Nous pouvons parfois regretter la présence trop importante de certaines œuvres dont la pratique est délibérément sabrée et la couleur déstabilisante ; cependant retenons que cette exposition nous permet de découvrir d’autres artistes contemporains aux démarches et aux techniques très intéressantes.
Violette Engrand
Cœurs, du romantisme dans l’art contemporain
Du 14 février au 12 juillet 2020
Musée de la vie Romantique
16 rue Chaptal – 75009 Paris
http://museevieromantique.paris.fr/fr/les-expositions/exposition-c%C5%93urs-2020