Que « la création rencontre le sport ». Tel est le défi qu’a voulu relever le Bureau du Design, de la Mode et des Métiers d’Art à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. En tout, ce sont 19 artistes qui ont collaboré pour offrir ce Terrain de jeux, ouvert à tous à la Galerie des Ateliers de Paris jusqu’en septembre.
Tout pour le sport ! En ces mois de mai et juin à Paris, la flamme olympique semble s’être éveillée dans toutes les têtes. On ne compte plus le nombre d’initiatives tournant autour du sport, de ses valeurs et de la fameuse compétition de Pierre de Coubertin.
Dans cette nouvelle exposition, Terrain de jeux souhaite affirmer que ce thème olympique est porteur de sens et qu’il doit inspirer les artistes-designers. On y découvre des pièces très variées ; de l’habillement au véritable terrain de jeu.
Intitulé Le Veinard, ce tapis de jeu, destiné pour un salon, s’inspire des terrains où se déroulent les courses hippiques. Le travail de Sophie Cure et Clémentine Fort mélange la laine et le tencel pour un résultat intéressant. Présenté au cœur de la scénographie de l’exposition, son ovalité donne un certain cadre à l’exposition. Les différents accrochages sont ainsi dispersés tout autour, comme autant de spectateurs de cette course chevaline qui se déploie au sol.
Parmi les éléments exposés, de nombreux rappellent la culture urbaine. C’est le cas du skateboard dont plusieurs modèles inédits sont montrés. Celui de Steven Leprizé est présenté comme une « innovation » mêlant le bois à l’aluminium. Cet assemblage offre un relief strié, « rappelant le dos d’un crocodile » suggère l’artiste.
L’habit ne fait pas le sportif
Par ailleurs, notons les nombreuses pièces de vêtements exposées, notamment le travail de Marianna Ladreyt et son ensemble Interrogation. Dans ce projet, l’artiste travaille le ballon mappemonde pour produire des tenues originales à l’instar de cette doudoune : hémisphère sud et nord réunis pour draper un seul corps.
Très représentée dans cette exposition, la mode n’est pourtant pas historiquement un Terrain de jeux. Les premiers athlètes olympiques grecs combattaient ainsi nus pour faire montre à tous, de leur puissance.
Ces derniers devaient être bien plus légers. Ne pas accorder tant d’importance à l’habillement peut parfois être une décision salvatrice ; elle permet de se recentrer sur sa performance sportive, sur son exploit. Le champion olympique doit toujours rester l’Homme qui parade et non la marque qui le farde.
Gabriel Moser
Du 13 juin au 27 septembre 2024
Galerie des Ateliers de Paris, 30 rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris.
Du lundi au vendredi de 10 h à 13 h et de 14 h à 18 h – Entrée libre.
Fermeture du 10 au 25 août 2024