Pour la première fois, la Maison Chaumet dévoile à Paris, une sélection de son fonds de dessins et différentes créations joaillières et d’orfèvrerie. Ce dialogue entre les œuvres illustre cette fluidité entre l’exactitude de l’observation naturaliste et l’émotion et la sophistication de ces objets d’art.
Blés en herbe et blés sous le vent, lys et églantines, roseaux et papillons… depuis les origines la Maison n’a cessé de célébrer une nature vibrante et féconde. Observateur averti et joaillier virtuose, Chaumet invente une représentation du vivant transcendant les techniques pour laisser s’épanouir le caractère des pierres et la grâce du joyau.
L’exposition « Dess(e)in de nature » retrace cette démarche artistique à travers une sélection d’une centaine de dessins des années 1830 au début du XXe siècle : des études détaillées aux allures de planches botaniques, des dessins d’inspiration, d’exécution, et des joyaux et des pièces d’orfèvrerie… D’étape en étape, d’œuvre en œuvre, la nature de Chaumet se décline et se met en scène dans un herbier joaillier, conjuguant créativité virtuose et art de la narration.
« Des bas-reliefs de Karnak aux papiers découpés d’Henri Matisse, les formes et les architectures végétales ont de tous temps représenté une source d’inspiration majeure pour les artistes. Dans cet esprit, l’illustration naturaliste s’est vue, à certaines époques, intégrée et déclinée dans divers domaines de la création. À la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, une figure va incarner cette déclinaison d’une histoire naturelle glorifiée dans les arts décoratifs : Pierre-Joseph Redouté (1759-1840). Sous l’impulsion et grâce au soutien de l’impératrice Joséphine, les œuvres de Redouté seront transposées comme motifs dans le domaine de la céramique, de la mode… La joaillerie et l’orfèvrerie ne furent pas en reste et c’est encore une fois grâce à l’impératrice que la Maison Chaumet fit figure de pionnière en transposant la beauté de la nature dans ses créations ».
A travers cette promenade dans la nature de Chaumet, on y retrouve déclinés dans des bijoux somptueux :
Le chêne : De Saint Louis qui, à son pied, rendait la justice, aux druides qui y cueillaient le gui, en passant par Zeus, le roi des Dieux de l’Olympe, dont il est l’emblème, peu d’arbres sont autant associés à l’histoire culturelle occidentale. Symbole de majesté, ce motif est particulièrement apprécié dans la création de diadèmes, à l’instar du diadème feuilles de chêne, réalisé par la Maison à la fin du XIXe siècle
Le blé : Dans la mythologie, la culture du blé fut offerte aux hommes par la déesse Déméter qui veillait à la croissance des plantes ainsi qu’à la fertilité des sols. Le blé est l’un des thèmes les plus anciens et les plus récurrents dans les créations de Chaumet. Il est aussi le motif favori de l’impératrice Joséphine, première cliente et muse de la Maison, qui le porte en diadème. À travers les époques, Chaumet n’a cessé de réinventer ce symbole de fertilité et d’abondance, comme avec la broche L’épi de blé de Chaumet, en or et diamants, créée par la Maison en 2015
Les jardins à la française : Point d’orgue de l’exposition, le diadème Vertiges représente une nature devenue architecture. Résolument contemporain, il est le fruit d’un concours organisé par Chaumet auprès des élèves de la prestigieuse Central Saint Martins de Londres pour la création du diadème du XXIe siècle. Le lauréat, Scott Armstrong, alors âgé de 21 ans, s’est inspiré de la tradition naturaliste de Chaumet et de la géométrie des jardins à la française. Son diadème à la composition déstructurée, toute en courbes et lignes franches, a été réalisé par l’atelier de Haute Joaillerie de la Maison.
Commissaire : Marc Jeanson, ingénieur agronome et botaniste et responsable des collections de l’Herbier national au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris depuis 2013.
La visite dure 45 minutes et est accessible sur réservation uniquement : https://www.weezevent.com/widget_billeterie.php?id_evenement=429314&lg_billetterie=1&code=33643&width_auto=1&color_primary=00AEEF
Jusqu’au 15 juin 2019 – puis du 24 juillet au 14 septembre 2019
Chaumet
165, boulevard Saint-Germain,
75006 Paris
Photos in situ : Véronique Grange-Spahis