Fairplay au JAD

Pour cette deuxième année de “L’été au jardin”, le JAD nous propose l’exposition Fairplay design et métiers d’art, beaux joueurs de l’inclusion ? par les commissaires Antoine Fenoglio et Marcela Mussi, et la scénographe Anne Marin.

Fondé en septembre 2022, le JAD, autrement dit Jardin des métiers d’Art et du Design, est un réel lieu de synergie et de partage pour les artistes. Lieu résidentiel, il accueille quinze artisans en son sein qui ont même leur atelier personnel pour créer.

Les deux bâtiments réunis, un datant de 1930 et un de 1950, regroupent aussi un laboratoire et des espaces d’exposition. Proposant également des formations, ce lieu est dans une réelle volonté de créer et de partager l’art et le design d’un point de vue contemporain.

Organisant trois expositions par an, celle-ci est dédiée à l’été et née d’une carte blanche du collectif Les Sismo. Le collectif des Sismo est une agence de design composée d’artistes en tous genres : architectes, designers, philosophes, psychanalystes… Pour créer une unité complète et diversifiée. Des pensées et état d’esprit si différents qu’ils permettent de repousser les limites de l’art et de sa réflexion autour.

Une réelle réflexion a été apportée par eux sur la thématique plus qu’importante de l’inclusion. Comment faire transparaître l’inclusion au moyen du design et de l’art ? Pour ce faire, ils expriment leur art à travers d’une méthode créée par leur soin nommé “design with care”. Elle implique de porter une attention particulière aux fragilités individuelles, sociétales et environnementales.

Avant de réellement rentrer dans l’exposition, nous avons une explication de ce qu’est l’inclusion pour le collectif. Réfléchie sous forme de cartographie, l’inclusion est pensée par eux en trois niveaux : notre corps, le partage et des visions plus ouvertes.

À travers de cette exposition, on retrouve donc des objets pensés pour l’inclusion du corps, tels qu’un fauteuil imaginé par Joëlette Kid pour les enfants à mobilité réduite, qui s’utilise à trois pour leur permettre de se balader dans les montagnes.

Une vraie réflexion est faite également sur le savoir-vivre, l’entraide et l’empathie. C’est par exemple le cas avec la question de l’équité entre les genres et notamment la question de la contraception qui est en majorité portée par la femme. Un caleçon contraceptif a cette fois-ci été réalisé pour rebalancer l’équilibre de la charge mentale de la contraception.

Des photographies de Sebastião Salgado ont été gaufrés par Laurent Nogues pour qu’elles puissent être tactiles et donc visibles pour les non voyants.

Ou encore un documentaire long-métrage réalisé au sein d’une équipe de lieu du lien avec des plans réalisés par une caméra positionnée sur une cafetière pour montrer le quotidien et les moments de partage de ces gens.

Il nous est même proposé de réaliser l’exposition avec un handicap comme de la cécité en utilisant des lunettes spéciales, pour que quelqu’un nous accompagne et nous fasse découvrir l’exposition d’une manière complètement différente.

Une ouverture d’esprit immense est au cœur de cette exposition, on se met à la place de l’autre et on tente de comprendre sa vision du monde.

Naïs Carst

Du 29 mai au 22 septembre 2024

Le Jardin des métiers d’Art et du Design, 6 Grande Rue 92310 Sèvres

Mercredi au dimanche de 14h à 19h