Galerie Terrain Vagh
Alain Vagh, surnommé le « céramiste fou » par les médias, et de petit con par César est de retour. Il a choisi de vous présenter sa nouvelle exposition, des tableaux cette fois ci, durant la journée de la Brocante Design qui se déroulera juste devant sa galerie…
Il existe, à Paris, des tas d’endroits qui abritent des légendes et des histoires mythiques qui ont inspiré bon nombre d’artistes et de conteurs. Le Cercle Jussieu * est l’un de ces lieux. La cathédrale de Notre-Dame avec sa belle Esmeralda et son bossu, l’Institut du Monde Arabe avec Shéhérazade et les secrets de la nuit, le Jardin du Luxembourg avec ses reines. Et, en plein cœur de ce cercle culturellement féerique se niche une galerie bucolique et enchanteresse, chargée d’histoires aussi rocambolesques les unes que les autres. La galerie Terrain Vagh.
* « C’est en me promenant aux alentours que j’ai réalisé que la galerie se situait à 995 mètres de Notre Dame, 290 mètres de l’institut du Monde Arabe, 1000 mètres des Jardin du Luxembourg, 600 mètres de la Sorbonne , 750 mètres de la Grande Mosquée, 850 mètres du jardin des plantes. Cela forme comme un cercle, et Jussieu se trouve juste au milieu. Il y a là quelque chose de magique. Surtout lorsque l’on sait que c’est ici aussi que se trouvait « La halle aux vins » avant que le quartier soit renommé Jussieu. Tout ça m’a donné envie d’appeler ce périmètre, le Cercle Jussieu. » Alain VAGH
L’épopée de cette boutique pour le moins atypique débute lorsqu’ Alain Vagh s’y installe, dans les années quatre-vingt-dix, avec sa belle princesse, Jacotte Vagh, pour y vendre des carreaux de céramiques polychromes qu’ils fabriquent dans leur atelier situé à Salernes, dans le Var. Céramiste au début de sa carrière donc, Alain Vagh ne tarde pas à se faire remarquer, surtout par les médias, le jour où, pour des raisons pratiques, il a l’idée originale d’habiller une voiture de céramiques, et de la transformer en salle de bain mobile. « J’en avais assez de démolir, à la fin d’un salon, mes stands de démonstration alors c’est là, que j’ai eu l’idée de fabriquer un genre de showroom qu’on pouvait ramener à la maison« . Alain fait grande impression et, dès cet instant, il se met, de façon frénétique, à recouvrir de céramique tout ce qui se trouve dans son champ de vision : un piano grand queue, une télévision, un avion mirage 3E, un sidecar, des poteaux EDF… Puis, petit à petit, il se met à créer ses propres œuvres, des totems, les yeux de Pablo Picasso, des chaises… Des chaises qui ont d’ailleurs vécu leurs heures de gloire, dans l’émission de Michel Field Le Cercle de minuit, en accueillant sur leurs assises des célébrités comme, entre autres, Victoria Abril, Pedro Almodovar, Françoise Sagan, Topor…
Mais désormais, ce temps est révolu ! Alain Vagh a laissé de côté – même s’il ne peut encore s’empêcher de les titiller – les carreaux pour peindre des tableaux. Sa boutique s’est vidée de ses palettes de céramiques, pour y laisser place aux créations artistiques. Et, pour inaugurer cette nouvelle galerie, Alain ouvre le bal avec une exposition dédiée aux creux poplités.
Pour information, le creux poplité – nommé également le Cropoplité par Claire Bretécher – est une zone située dans le creux de l’arrière du genou où se loge une petite veine discrète qui fait fondre d’admiration Alain Vagh. Si beaucoup d’entre nous ignorent l’existence de cette partie de notre corps, Alain Vagh la connaît à la perfection. Si bien qu’il lui consacre la majeure partie de son temps à la peindre sur toile, sur canevas, ou sur panneau « Chez les femmes J’ai toujours trouvé cet endroit du corps très sexy, alors que celui des hommes ne me plait pas. Le creux poplité de mon épouse Jacotte est magnifique. J’ai commencé par peindre le sien et, depuis, je peins un tableau quasiment tous les jours. Je travaille à partir de photos. Soit, je photographie des inconnues discrètement dans la rue. Soit, pour les personnes connues, je trouve les photos dans les magazines, les journaux, parfois sur internet ».
Alain Vagh, à l’instar de Georges Wolinski (mais dans un autre registre), a le talent de rendre nos petits défauts charmants. Et, dans un monde où l’on ne jure que par la perfection, le peintre nous offre ici, avec son ÉMOI AUX CREUX POPLITÉS, une véritable bouffée de légèreté et de féminité… « J’inaugure la galerie avec cette exposition car j’accumule les créations depuis un moment, il est temps maintenant de les sortir de l’atelier. Cela dit, après ce show, j’ai l’intention de travailler avec d’autres artistes et de faire de ce lieu un rendez-vous culturel et artistique. J’aimerais d’ailleurs organiser, avec des dessinateurs, une exposition dédiée à mon très cher ami, Ronald Searle »
Alain Vagh est né à Toulouse. Alain n’aime pas parler de l’âge en général, mais nous savons qu’il a célébré ses 20 ans, en mai 1968. Son parcours d’artiste débute très tôt. Dès l’instant, où, le petiot pointe le bout de son nez sur dame planète, en fait. Puisqu’Alain n’est autre que le petit fils de Maurice VAGH-WEINMANN l’aîné de la célèbre tribu de peintres hongrois. Les fameux trois frères, Maurice, Nandor et Elemer VAGH-WEINMANN. Son père Tim, fils de Maurice, réalisera lui aussi de magnifiques tableaux. Mais à l’inverse de ses deux oncles, et de son père, Tim ne consacrera pas toute sa vie à la peinture. Avec des gènes pareils, pas étonnant qu’Alain ait lui aussi un joli coup de pinceau. Bien qu’il peigne son premier tableau à 8 ans, il ne prendra pas le même chemin que ses aïeuls . « Non pas que je n’aimais pas peindre, au contraire, mais ça s’est fait comme ça. Mon épouse, Jacotte, avait hérité de son père d’une fabrique de tomettes provençales, alors je me suis lancé. Mais je n’y connaissais absolument rien ». A la fin des années soixante, les modes changent et les tendances sont à la couleur. Une aubaine pour Alain car il va, tout naturellement, commencer à exprimer sa créativité artistique en fabriquant des céramiques aux couleurs Jouviennes*. Sa réputation de « céramiste fou » ne tarde pas à le faire connaître du public, et des artistes. Et, pendant une quarantaine d’années , il va poser ses carreaux un peu partout, et ainsi devenir l’un des céramistes les plus célèbres du métier. Mais, aujourd’hui, Alain a décidé de reprendre le flambeau des VAGH-WEINMANN, et de se consacrer à plein temps, à la peinture, et à la sculpture.
* Georges Jouve, dit Apollon, est l’un des céramistes français, les plus talentueux du XXème siècle. Jouve a été une grande source d’inspiration pour Alain Vagh.
Galerie Terrain Vagh
25 rue des Fossés Saint Bernard
75005 Paris