En septembre 2011, Rémi Chapeaublanc part en Mongolie à moto pour y réaliser la série photographique « Gods & Beasts ». S’il existe bien une hiérarchie ambigüe entre hommes et animaux, cette série de portraits réalisée hors studio dans l’environnement originel de chacun s’affranchit de cet ordre culturel.
La découverte de ce pays où l’Homme n’a pas désacralisé la Nature a nourri sa réflexion pour aboutir à cette série. Dans ces contrées, hommes et animaux dépendent de liens ancestraux à la fois sacrés et nécessaires. Une relation archaïque et viscérale dans laquelle les jeux de domination équivoque questionnent.
Qui ici, sont les dieux et qui sont les bêtes ? Ou plutôt, pour qui sont-ils des dieux, pour qui sont-ils des bêtes ?
Photographe autodidacte, Rémi Chapeaublanc était voué à une carrière scientifique dans la bio-informatique. À cette formation dont il a gardé une empreinte cartésienne, il ajoute une dimension sensible, centrée sur l’humain, le jour où il décide que son métier sera celui de photographe.
Toujours curieux des autres, il voyage sans interprète et sans forcément connaissance des langues des pays qu’il traverse. Le regard et l’image suffisent – pour échanger. C’est ainsi qu’il exerce ses talents au Canada, en Norvège, au Burkina-Faso et au Népal.
Pour sa dernière série Gods & Beasts, il entreprend de traverser l’Europe et l’Asie jusqu’en Mongolie. À l’intérieur de la yourte ou en extérieur, à la tombée du jour, il réalise de sublimes portraits des éleveurs nomades Kazakhs et de leurs animaux sans recourir jamais à la retouche quand bien même il travaille le numérique.
Le clair-obscur des portraits graves et singuliers de la série « Gods & Beasts », fige les attitudes et renforce leur côté saisissant. Le travail de Rémi Chapeaublanc se caractérise par cette signature forte et épurée, une photographie à la fois très humaine et engagée. Présentés côte à côte, portraits d’hommes et d’animaux sont placés sur un même pied d’égalité, suivent un même traitement, interrogeant chez le regardeur la nature des relations entre hommes et animaux et le régime de valeurs que chacun leur accorde.
En 2012, il revient en Mongolie sur les lieux de ses shooting photo, le temps d’un voyage retour, le temps d’un nouveau partage, à la rencontre des familles qu’il a rencontrées, pour leur remettre en mains propres les photographies qu’il a prises d’eux. Véritable marque de fabrique de Rémi Chapeaublanc, ces voyages retour, expriment la manière dont il envisage l’objet photographique.
Vernissage le jeudi 15 septembre à partir de 19h30
Exposition du 16 septembre au 26 novembre 2016
VOZ’GALERIE
41 rue de l’Est 92100 Boulogne
du mercredi au samedi de 15h00 à 19h30