Guggenheim, Full abstraction in Brussels
Ouverte le 19 octobre, cette exposition évoque la naissance et l’évolution de l’art abstrait des deux côtés de l’Atlantique dans les années 1940 – 1960, à travers les musées de deux collectionneurs américains, Solomon R.Guggenheim et Peggy Guggenheim.
Peggy Guggenheim (1898-1979) est la nièce de Solomon et la fille de Benjamin, décédé lors du naufrage du Titanic en 1912. Collectionneuse d’art visionnaire et grande séductrice, elle aide à lancer la carrière d’artistes majeurs, tel que Jackson Pollock et accumule l’une des plus incroyables collections d’art contemporain, guidée par son instinct et ses conseillers.
L’art abstrait est un concept utilisé dans les contextes les plus divers. Mais que désigne-t-il exactement ? Comment et où l’art abstrait a-t-il vu le jour, et comment s’est-il propagé aux Etats-Unis et en Europe ? Tel est le sujet de cette exposition. Les œuvres présentées nous racontent cette histoire, mais également celle de deux collectionneurs acharnés qui ont contribué à faire connaître ce courant artistique.
L’abstraction est un point de vue passionnant que prend l’artiste, une expression libre de ses sentiments et visions. Les artistes abstraits sont principalement préoccupés par la couleur, le geste, la matière et leur philosophie de vie.
Dès l’entrée est exposée la boîte valise de Marcel Duchamp. Ce musée portatif est le premier, en cuir Vuitton, et dédicacé à Peggy.
Marcel Duchamp, en 1941, est l’ami et le principal conseiller de Peggy dans la constitution de sa collection et l’organisation de ses expositions d’art contemporain. Il rejette l’idée que l’art doit faire plaisir à l’œil. Il ne faut pas oublier qu’il est avant tout marchand d’art.
La scénographie peut surprendre. Les murs sont recouverts de « rideaux plissés », de couleurs différentes selon les salles. C’est en fait un rappel de la première exposition organisée par Peggy à New-York pour donner l’impression que les œuvres « flottent dans l’espace » –
Par cette scénographie particulière, le visiteur est invité à vivre une expérience un peu particulière, à oublier ses préoccupations personnelles pour mieux ressentir les œuvres. Le décor de textile coloré crée un cadre serein qui l’éloigne de l’agitation frénétique de la société et le place dans un décor irréel, les yeux dans les yeux avec les chefs-d’œuvre.
Les œuvres exposées sont remarquables ! le parcours donne à voir, au fil des salles, des œuvres de Leonor Fini, Leonora Carrington, Max Ernst (qui a été marié à Peggy…), Matta, Calder, Gorki, Pollock (considéré comme le « James Dean » de la peinture), Hans Hoffmann, Sam Francis, Willem de Kooning, Rothko, Helen Frankenthaller, Dubuffet, Fontana, Alberto Burri, Jasper Johns, Morris Louis, Frank Stella, Kenneth Noland, Joseph Albers, Ellsworth Kelly, Cy Twombly, Barbara Hepworth, …
Au sous-sol – à ne pas oublier dans votre visite – nous retrouvons une frise historique avec des textes et des photos, l’environnement de Peggy Guggenheim dans son contexte.
Si l’exposition peut se fait seul, à son rythme, je vous conseille de suivre une visite guidée, émaillée d’anecdotes par des conférenciers passionnés !
L’événement est co-organisé par l’ING Art Center et la Fondation Solomon R.Guggenheim.
Jusqu’au 12 février 2017
ING Art Center,
Mont des Arts
Place Royale, 6
1000 Bruxelles
Ouvert de 10h00 à 18h00 du mardi au dimanche inclus. Y compris les jours fériés, ainsi que les lundis 31.10.2016, 26.12.2016 et 02.01.2017. Ouverture nocturne chaque mercredi jusqu’à 21h00.
Véronique Grange-Spahis