C’est l’histoire d’un criminel de guerre, Basilio. L’histoire d’un homme ayant perdu son humanité mais qui cherche à la reconquérir en obtenant le douloureux pardon de ses victimes. À commencer par sa mère, dont la guerre les a séparés. C’est une fois morts qu’ils se retrouvent. Ils partent en quête du père disparu. Ce long chemin d’une mère et son fils, dans un paysage limbique, nous invite à la compréhension de l’autre.

C’est un film qui dénonce la guerre et cette tendance humaine à la destruction. Si le film Horizonte ne se présente pas comme une réparation, il cherche à comprendre et à montrer. César Augusto Acevedo parle bien sûr de son pays, la Colombie, mais la portée de son message est plus large. Le film touche chacun de nous.
La prestation des deux acteurs, Claudio Cataño et Paulina García, est remarquable. Les regards sont lourds et les silences sont forts. Le visage impassible du personnage principal, qui paraît insensible, est celui d’un homme brisé. Un homme qui, s’il n’a pas réussi à donner un sens à sa vie, tente de donner un sens à sa mort. La brume dans laquelle évolue les personnages matérialise la brume qu’ils ont dans la tête.
Le film nous dévoile de très belles images de vastes paysages. Ces images contrastent parfois avec la violence du film. Le film, bien que d’une violence intérieure, ne se montre pas tant violent pour les yeux. La guerre est parfois simplement représentée par le son et non par l’image. On ne la voit pas mais on ressent tout son poids. Le but n’est pas tant de montrer la guerre que de la dénoncer.
Avec ce film fort au visuel marquant, César Augusto Acedevo, après sa caméra d’or pour La terre et l’ombre, ne déçoit pas et nous livre des images justes et puissantes pour son deuxième long-métrage. Une expérience cinématographique totale. À voir !
Mathilde Rémy
Au cinéma depuis le 4 juin 2025