« Ile de Jeju, vivre avec la mer », un hommage aux plongeuses haenyeo de Jeju au Centre Culturel Coréen à Paris

À travers la nouvelle série coréenne phénomène, La vie portera ses fruits, le quotidien des haenyeo de Jeju, ces femmes plongeuses dont le métier se transmet de génération en génération, a été porté sur le devant de la scène. Aujourd’hui en péril, cette tradition, ainsi que l’île de Jeju, la terre qui la porte, sont mises à l’honneur au Centre Culturel Coréen grâce à l’exposition Ile de Jeju, vivre avec la mer.

De nombreuses séries coréennes mettent en scène des personnages de haenyeo. Ces femmes perpétuent un art de pêche ancestral, en apnée et sans équipement, à 20 mètres de profondeur. En Corée du Sud, c’est une figure qui fascine, une figure élevée comme symbole de la vie maritime, une figure désormais inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. C’est bien cette fascination qui nous est transmise dans l’exposition. Une fascination pour des femmes, de plus en plus âgées, qui subviennent aux besoins de leur famille. La mer représente en même temps leur unique moyen de survie, et leur plus grand danger de mort. Intégrées dans l’écosystème, les haenyeo ne vivent pas contre la mer mais avec elle. En accord avec leur environnement. Un environnement lui-même reconnu par l’UNESCO. En effet, l’île de Jeju est inscrite à plusieurs titres au patrimoine mondial de l’UNESCO pour la richesse de ses écosystèmes.

L’exposition permet d’explorer l’île en plein cœur de Paris. Un dépaysement total. Par des projections vidéo, nous découvrons un regard empreint de poésie sur ces femmes de la mer dans les installations de Jane Jin Kaisen ; leurs chants traditionnels avec les œuvres du collectif visuel ikkibawiKrrr ; un dialogue, non sans humour, entre les haenyeo et les éleveuses de chèvres des Pyrénées françaises, signé Jean-Julien Pous ; des documentaires sur leur quotidien, portés par Koh Hee-young. Ces nombreuses vidéos sont accompagnées des portraits photographiques de Kim Hyung-sun, révélant les marques du labeur sur le visage de ces femmes, de photographies explorant la vitalité écologique de Jeju, capturées par Joung Sang Gi, des œuvres de Jang Minseung sur la beauté brute des paysages de l’île, ainsi qu’une sélection d’objets authentiques, qui accompagnent les haenyeo dans leur pratique quotidienne. Cette exposition réunit donc des œuvres variées pour un témoignage unique d’une île et d’une pratique ancestrale qui ne doivent pas tomber dans l’oubli.

En prolongement de l’exposition principale, deux volets complémentaires invitent à approfondir la découverte de l’île :

Jeju Olle : Seule sur le chemin, je rencontre mon âme (22 mai – 6 septembre 2025), organisée par l’Office National du Tourisme Coréen, en collaboration avec l’Organisation du Tourisme de Jeju, la Fondation Jeju Olle Trail et l’artiste Hyun Yunae, consacrée au célèbre sentier de randonnée Jeju Olle, entre art et contemplation.

Jeju 4.3 Archives : Sur la vérité et la réconciliation (22 mai – 2 août 2025), une exposition documentaire sur le soulèvement tragique de 1948 à Jeju, récemment inscrit au Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO.

L’île de Jeju est un joyau, qui permet de nous dévoiler une exposition très riche.

Mathilde Rémy

Du 22 mai au 6 septembre 2025.

Centre culturel coréen à Paris, 20 rue de la Boétie, 75 008 Paris

Ouvert de 10h à 18h du lundi au vendredi, et de 14h à 18h le samedi. Bibliothèque ouverte de 14h à 18h du mercredi au samedi.