Italia veloce : arts et design au XXe siècle

Une sélection d’œuvres de la Fondazione Massimo e Sonia Cirulli.

« Italia veloce : arts et design au XXe siècle » vise à montrer une vision à la fois large de l’art italien des années 1910-1960, de la peinture au design, en passant par l’architecture et le cinéma, mais aussi singulière, façonnée par le regard des collectionneurs.

L’exposition s’ouvre ainsi sur les recherches des artistes futuristes qui, dans le tout jeune royaume d’Italie, exaltent le monde moderne, en particulier la civilisation urbaine, les machines et la vitesse. En 1909, Filippo Tommaso Marinetti (1876- 1944) publie son manifeste. Il y synthétise les idées d’un renouveau total de l’art, et plus largement de la société, ainsi que la volonté de changement portée par toute une avant-garde d’artistes. Il ne s’agit pas d’une école, mais d’un mouvement révolutionnaire dont le but est d’instaurer une nouvelle sensibilité, une nouvelle approche du monde en général et de l’art en particulier.

Dès 1910 et plus particulièrement dans les années 1920, s’opère, de manière assez générale en Europe, une volonté de retour à la figuration, de rappel de l’ancien et du classique, souvent qualifiée de « Retour à l’ordre ». Après les horreurs de la guerre, se ressent ainsi le besoin de fonder l’art sur des bases stables. Metafisica, archaïsme, Réalisme magique, Nouvelle objectivité, Novecento… participent de cette tendance.

La collection Cirulli donne à voir plusieurs œuvres de peintres liés à ces mouvements comme Paesaggio urbano de Mario Sironi (1885-1961). D’abord proche des futuristes, ce dernier se rallie au Novecento dès 1922. Le spectacle étrange de la ville déserte est renforcé par une construction rigoureuse, marquée par les axes verticaux et les forts contrastes d’ombres et de lumière. Città metafisica e cavalieri de Luigi Zanini (1896-1968), tout comme Le Retour de RAM (Ruggero Alfredo Michahelles, 1898-1976) associent ville moderne et architectures antiques. La Città metafisica d’Erberto Carboni (1899-1984) juxtapose, comme dans un collage, ville onirique, plan et sculpture antique de Korè.

C’est ainsi que l’on retrouve au fil des salles, aussi bien des sculptures, peintures et dessins que des objets utilitaires dont le design continue d’inspirer les créateurs aujoiurd’hui.

La Fondation Massimo et Sonia Cirulli

La Fondation Massimo et Sonia Cirulli a pour objectif de raconter et de valoriser la culture visuelle italienne du XXe siècle, de la naissance de la modernité aux années du boom économique (1900 – 1970), à travers les témoignages insolites offerts par les multiples domaines d’intérêt de la fondation, qui vont de l’art figuratif au design et à l’architecture, en passant par le graphisme et la photographie. On y retrouve ainsi tant des peintures et sculptures des grands maîtres que des publicités, affiches de cinéma ou des objets du quotidien conçus par des designers. Ces collectionneurs ont d’abord fondé, dans les années 1980, à NewYork, les « Archives Massimo et Sonia Cirulli ». Trente ans plus tard, en 2015, ils créent la fondation qui porte leur nom à San Lazzaro di Savena (Bologne) : leur collection encadre plus d’un demi-siècle de création, de la naissance de la modernité au début du XXe siècle, jusqu’au boom économique italien des années 1960.

Du 22 juin au 20 octobre 2024

Musée d’Art moderne de Troyes, 14 Place Saint Pierre, 10 000 Troyes

Juin à septembre : Du mardi au dimanche de 10h à 18h – Octobre : Du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14h à 18h – Novembre à mars : Du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14h à 17h

www.musees-troyes.com

photos : Véronique Spahis