Helen veut mourir. Mais Helen ne veut pas souffrir. Retirée à la campagne, seule, Helen cherche une solution pour mettre fin à ses jours sans y laisser des plumes. Terrifiée à l’idée de souffrir en se donnant la mort, elle engage Simon, un nomade en quête de revenus. Sa mission est simple, Simon doit divertir Helen, lui faire oublier les tracas de la vie et surtout lui faire oublier la peur de la mort, puis il sera temps de la tuer. Contre toute attente, Simon accepte. Le souhait d’Helen est sur le point de se réaliser, pourtant elle prend peur et demande un délai. Une étonnante dynamique s’instaure ainsi entre Helen et Simon, tous les deux à la recherche d’un remède contre leur solitude.
Je serai toujours là pour te tuer est scénarisée par Sophie Tonneau, comédienne principale de la pièce au côté d’Yves Comeliau, et mise en scène par Catherine Perotte et Sophie Mayer. Je serai toujours là pour te tuer, promet un moment humoristique et décalé, une drôle d’histoire qui nous charme et nous déconnecte, pour une heure, de la réalité quotidienne.
Je serais toujours là pour te tuer, est une pièce en huit clos et se déroule essentiellement dans la salle à manger de la maison de campagne d’Helen. Une table, deux chaises, un porte-manteau et un meuble habillent la scène, laissant ainsi un vaste espace d’action pour les personnages. Vous ne verrez pas d’accessoires, hormis les vêtements portés par les personnages, seulement des meubles, un parti pris ambitieux qui apporte une touche d’humour aux interactions les plus simples. Les comédiens deviennent mimes et bruiteurs de leurs propres actions et brouillent la limite avec le quatrième mur. De cette simplicité visuelle, ressort une véritable énergie scénique. Les deux comédiens deviennent le focus principal de la scène, et fusionnent dans leur jeu humour et drames pour un résultat déconcertant et charmant.
Helen est une drôle de femme tout en paradoxe. Au début, elle est ferme et assurée, elle sait ce qu’elle veut et elle est prête à tout pour atteindre son macabre objectif. Et puis, elle perd très vite cette assurance qui se transforme en crainte et en doute. Helen se morfond dans cette vie qu’est la sienne, morose et sans rebondissement. Lorsqu’elle fait la rencontre de Simon, son train de vie change et elle réalise alors que sa vie lui est plus chère que ce qu’elle croyait.
Simon, le tueur qu’elle engage, est simplement à la recherche d’un revenu stable. Il se plie aux ordres d’Helen et accepte de la tuer. Derrière son masque de tueur froid, Simon n’a pas vraiment l’intention de tuer Helen. Tous les deux se croisent continuellement sans jamais se rencontrer sur un même idéal. Leur histoire d’amour est pourtant touchante et le rideau se ferme sur une preuve de romantisme particulièrement appréciée de la tragédie antique.
Je serai toujours là pour te tuer est une pièce charmante, pleine de paradoxes, l’histoire d’amour loufoque entre un tueur, qui n’en est pas un, et sa victime, qui n’en est pas une, dans un décor et une mise en scène dépouillée proche de l’ordinaire.
Je serais toujours là pour te tuer emprunte des codes de la tragédie, mélangés habilement avec une touche d’humour britannique absurde, au service d’une pièce qui fait sourire. À découvrir A la folie théâtre jusqu’au 6 avril 2025.
Claire Maguet
Du 31 janvier 2025 au 06 avril 2025
A la folie théâtre, 6 Rue de la Folie Méricourt, 75011 Paris
Tous les vendredi, samedi, dimanche à 20h