Figure de proue du mouvement DADA, Jean Arp et son héritage sont mis à l’honneur dans une exposition d’une cinquantaine de ses œuvres. Du 7 février au 23 novembre 2025, dans la maison et les ateliers de l’artiste, l’exposition Arp mythique, Arp antique retrace la fascination de l’artiste pour la mythologie, l’antiquité et les civilisations anciennes.
Entre les murs de la maison-atelier, lieu de vie de l’artiste, la fondation Arp présente et accueille arp mythique arp antique. À chaque étage, dans chaque pièce, des ateliers au jardin, les œuvres de Jean Arp investissent les lieux et dialoguent les unes avec les autres comme une mise en lumière des influences artistiques de l’artiste.
À l’image d’un temple, la scénographie de la première salle d’exposition est imaginée et pensée pour figurer la perception de l’artiste à l’égard de la mythologie. De part et d’autre de la pièce, une série de sculptures, symbolisant les cariatides d’un temple, accueille et guide le public vers le reste des œuvres.
Dans cette première pièce, la relation entre l’artiste et la mythologie est mise en avant et Jean Arp sculpte son propre panthéon à partir des figures mythologiques et antiques qui le marquent et l’inspirent. Thalès et Ptolémée côtoient Déméter, les trois Grâces, une femme-amphore et autres idoles ou muses. Jean Arp fusionne habilement les codes de la sculpture antique avec sa pratique plus contemporaine. Ptolémée I, une sculpture de plâtre, représente par sa forme, ses creux et son mouvement la personnalité de Ptolémée, astronome et mathématicien antique.
La suite de l’exposition se concentre sur le rapport qu’entretient Jean Arp avec l’antiquité et le regard de l’artiste sur une époque révolue. Les œuvres exposées sont le reflet de l’intérêt que Jean Arp porte à la culture antique. Les sculptures sont le résultat d’un travail approfondi sur le mouvement, la musculature. Les formes sculptées par l’artiste rappellent les Nikés antiques telles qu’a pu les observer Jean Arp lors de ses voyages en Grèce.
Jean Arp s’empare d’une iconographie ancestrale et lui redonne vie dans des collages et sculptures résolument contemporaines.
Une petite pièce de l’exposition explore la dimension extra-européenne de la fascination de Jean Arp pour l’antiquité. Sur un bureau, designé par sa première épouse Sophie Taeuber, sont exposées des pages de la revue Cahier des arts, source essentielle de la pratique de nombreux artistes de l’époque. Ces pages mettent en avant l’intérêt global que Jean Arp démontre à l’égard de nombreuses civilisations et cultures antiques. Dans cette pièce, sont exposées des sculptures inspirées d’idéogrammes de l’île de Pâques.
Le jardin et les deux ateliers de la propriété sont aussi peuplés des œuvres de Jean Arp. Les espaces extérieurs sont mobilisés au service de la pratique artistique de l’artiste. Les œuvres subliment le jardin et rentrent en dialogue avec les œuvres exposées en intérieur.
Jean Arp exploite la matière, au-delà du simple démoulage de ses œuvres, il les duplique, les déforme et modifie le moule à sa guise dans cette démarche d’exploitation. Dans le jardin deux œuvres : Ptolémée I, une sculpture de bronze dont le moule sert à la réalisation de Ptolémée II et Daphné, une coupe du moule originel de Ptolémée I, sont les résultats des essais de l’artiste.
Jean Arp s’empare d’une iconographie ancestrale et lui redonne vie dans des collages et sculptures résolument contemporaines.
En amont de l’exposition, une pièce entière de la maison-atelier est dédiée à Sophie Taeuber, épouse de Jean Arp, mais surtout artiste complète et figure respectée du design. En parcourant l’exposition, le public aura le plaisir de découvrir son travail et son identité artistique.
Claire Maguet
Du 7 février au 23 novembre 2025
Fondation Arp, 21 rue des châtaigniers, 92140, Clamart
Le vendredi à 14h30 et 16h30, le samedi et dimanche à 14h30, 15h30 et 16h30
Fermeture estivale du 1er au 24 août 2025