Le Toit de la Grande Arche de La Défense accueille l’une des
plus grandes expositions rétrospective de Jean-Marie Périer. Plus de
300 photos, dont 1/3 d’inédits que le photographe n’a jamais partagés
jusque-là, font de « Souvenirs d’Avenir » l’exposition-phare de ce début
d’année. Le fruit de 40 ans de passion va ainsi être exposé dans l’espace
culturel de 1200 m2 du Toit de la Grande Arche.
L’occasion de retrouver de nouvelles photos de Johnny, Sylvie, Françoise, Sheila,
les Rolling Stones, Marianne Faithfull, les Beatles… mais
aussi Jean Paul Gaultier, Yves Saint Laurent, Tom Ford…
« Il existe peu d’endroits en France, et particulièrement à Paris, pouvant offrir un espace de cette taille à une exposition n’ayant pas d’autre ambition que d’être populaire. Je remercie donc la société City One 111 d’avoir mis les 1.200 mètres carrés de ces salles à la disposition de mon travail.
Cette rétrospective présente plus de 300 tirages des deux périodes où, grâce à la photographie, j’ai pu côtoyer ou vivre avec des artistes exceptionnels, tant dans le monde de la musique que dans celui de la mode.
Par chance, il y a un an j’ai récupéré mes archives, ce qui m’a permis de les revoir avec un oeil neuf. Résultat, un tiers des images présentées sont inédites.
Les années 60 :
Exposer ses photos est un grand privilège, mais les raisons de le faire peuvent être multiples, l’égo, l’envie de renommée voire la reconnaissance de ses pairs, moi je n’en n’ai qu’une: faire plaisir aux gens. C’est pourquoi j’essaie toujours de montrer le plus d’images possibles, afin que celui qui n’aime qu’un seul artiste ait peut-être une chance de le voir. Car je le sais bien, en France comme dans le monde, ceux qui viennent à mes expositions sont souvent là pour retrouver leur jeunesse. (Si je n’avais immortalisé que des magnifiques bouquets de fleurs, je ne suis pas convaincu que les gens viendraient pour mon « immense » talent.) D’autres veulent rêver d’une époque qu’ils n’ont pas connue, émus par la nostalgie d’un temps empreint de liberté, d’insouciance et d’une naïveté perdue.
C’était une période bénie où je travaillais sérieusement à des choses dont je pensais qu’elles ne l’étaient pas.
Ma chance c’est d’avoir rencontré Daniel Filipacchi, l’inventeur du journal « Salut les copains ». Grâce à lui, durant douze années, je n’eus aucune limite de moyens et une liberté sans réserve. Je pouvais proposer tout ce qui me passait par la tête, aucun artiste ne m’a jamais rien refusé, ni même demandé à voir une photo avant sa parution. La confiance qu’ils m’accordaient était totale et mon but était de les mettre en valeur afin de permettre aux adolescents de la France des années 60 de décorer leurs chambres d’images de ces artistes dont ils se sentaient si proches en en étant si loin. Il faut dire que devant mon objectif je n’avais que des visages jeunes et beaux. Nous avions le même âge, mais c’est eux qui m’ont emmené dans leur aventure et je n’oublie pas que tous auraient réussi sans moi, tandis que moi, sans eux…
L’époque était légère, comme le disait Eddie Barclay: “ On faisait plus de show que de business”
Hier ne comptait pas, demain n’existait pas, il n’y avait qu’aujourd’hui.
Les années 90 :
Après dix années passées aux Etats-Unis à faire des films publicitaires, je commençais à me languir sérieusement de la France, lorsque ma soeur Anne-Marie m’appela de Paris. « Tu n’as qu’à redevenir photographe. Viens me retrouver… » Effectivement elle dirigeait le journal « ELLE » depuis plus de vingt ans. Et c’est ainsi que je repris le chemin des studios pour travailler avec les gens de la mode. Curieusement, les rockeurs étant devenus des pères de familles, les nouvelles rock-stars c’étaient les couturiers. Personne ne vivait comme Yves Saint Laurent, Karl Lagerfeld ou Jean Paul Gaultier. Ils m’ont vite accepté et je retrouvai aussitôt la même liberté que celle dont je bénéficiais dans les années 60.
En effet le monde de la mode étant épris de liberté et d’amour de l’art, je pus replonger dans mes habitudes de photos mise en scènes. La réalité n’ayant jamais été mon domaine, je me hissai avec plaisir dans l’univers des couturiers car à la fantaisie et l’insolence des musiciens ils ajoutaient l’obsession du goût et de l’élégance. Cette exposition retrace donc les deux périodes de ma vie de photographe, les années 60 d’un côté, les années 90 de l’autre. Je ne sais pas si ça fera une oeuvre, mais en tout cas ça valait le coup d’être vécu. » Jean Marie Périer
Photos in situ : YB
Jusqu’au 3 mars 2019
Grande Arche de la Défense
1 parvis de la Défense
92044 Paris La Défense Cedex
Ouvert tous les jours, de 10h à 19h, dernière montée à 18h30 (Accès inclus dans le prix de la visite du toit de la Grande Arche : de 7 à 15€)