Le 20 octobre, a eu lieu la remise des prix du concours Michelin « Carte blanche à l’évasion », qui récompensait l’inventivité d’étudiants en école d’art. Pour accueillir ce concours qui veut casser les codes de la cartographie, il n’y avait pas meilleur endroit que la Bibliothèque Nationale de France. En effet, le site Richelieu, qui a récemment rouvert après plusieurs années de travaux, logeait historiquement le département des cartes et des plans. Celui-ci, ouvert en 1828, compte aujourd’hui plus d’un million de cartes, dont une grande partie est numérisée.
Michelin partage intimement l’histoire de ce patrimoine cartographique, puisque les cartes Michelin sont patrimonialisées. L’entreprise a façonné la manière dont les français se représentent leurs territoires, et a toujours accordé une grande importance à la dimension esthétique de leurs cartes. Face à la numérisation croissante de nos sociétés, il est primordial d’affirmer que la carte ne s’oppose pas aux dispositifs de guidage numérique, et n’est pas dépassée : Philippe Sablayrolle, directeur de la cartographie chez Michelin, la qualifie de « porte d’entrée vers la beauté du monde ».
Le concours « Carte blanche à l’évasion » invitait des étudiants en art à dessiner des cartes tirées de leurs expériences passées ou bien de leurs voyages rêvés. Quatre de ces invitations au voyage ont été récompensées, par trois prix du jury et un prix des cartographes. Le troisième prix a été remporté par Aristide Renault pour sa carte de Bonnybridge, une petite ville écossaise dans laquelle beaucoup d’apparitions d’OVNIs sont observées.
Capucine Chessé a gagné le deuxième prix, pour sa carte centrée sur le littoral Atlantique, qui va du bassin d’Arcachon jusqu’à la frontière franco-espagnole.
Le prix des cartographes a été remis à Constance de Lagaye et à sa carte des États-Unis, qui représente tant les villes que les espaces exposés aux risques naturels, pour sensibiliser les voyageurs au changement climatique en notant les incidences que celui-ci a sur le voyage.
Le premier prix, sanctionné par un chèque de 2000 euros, est revenu à Caroline Perrin. Sa carte, intitulée « Objectif GR20 », détourne avec humour les codes de la cartographie, en incorporant au tracé pixellisé de ce sentier de randonnée traversant la Corse du Nord au Sud — il est réputé le plus difficile de France — des conseils pratiques pour charger son sac à dos ou bien des numéros utiles. C’est l’humour de la designer graphique qui a séduit le jury, mais aussi l’inventivité dont elle a fait preuve : envisager la carte comme un guide de voyage lui apporte une réelle valeur ajoutée.
Les 20 œuvres finalistes seront exposées à la Galerie Joseph Froissart du 24 au 26 novembre 2022. Vous pourrez y admirer les cartes des lauréats, mais pas seulement : de la Provence aux steppes désolées de Mongolie, en passant par le Maroc, il y en a pour tous les goûts !
Marie Agassant
Du 24 au 26 novembre 2022
Galerie Joseph Froissart, 7 rue Froissart, 75003 Paris
de 11h à 20h