Du 12 septembre au 12 décembre 2024, la Saison de la Lituanie en France, née d’un partenariat entre les deux pays, présente au public français la Lituanie contemporaine et sa culture à travers les formes les plus diverses : performances, expositions, spectacles, projections, débats, conférences, gastronomie…
Ce sont plus de 200 projets (et plus de 500 artistes et experts) qui sont proposés dans 80 villes en France, toutes régions confondues !
Le programme complet : https://saisonlituanie.com/
Au Centre Pompidou, jusqu’au 6 janvier 2025, une double exposition présente d’une part un focus sur l’artiste Kazys Varnélis et dans une autre salle, des œuvres d’artistes contemporains depuis 1960.
Kazys Varnelis, Le classiciste op de Lituanie
Kazys Varnelis (1917-2010) a passé l’essentiel de sa carrière aux États-Unis, d’abord à Chicago (1949- 1979), puis dans le Massachusetts, avant de revenir à Vilnius en 1998. En 2003, la maison-musée Kazys Varnelis à Vilnius, devient un département du Musée national de Lituanie.
Son art, d’abord fondé sur la fusion d’ornements traditionnels et du langage constructiviste, prend un tour nouveau dans la seconde moitié des années 1960 en venant s’inscrire dans la large mouvance op, alors à son apogée. Mais au sein de cette tendance, l’oeuvre de Varnelis affirme une singularité. Sur un champ pictural monochrome et grâce à des effets de dégradés allant du lumineux au sombre, des segments à l’apparence cylindrique s’agencent, parfois en méandres.
La quinzaine d’œuvres, allant de 1956 à 1996, sont réunies, essentiellement centrée sur les années 1970, qui marquent le sommet de son art. Hypnotiques !
Art contemporain en Lituanie de 1960 à nos jours. Une donation majeure
Grâce au soutien des fondateurs du MO Museum, Danguolė et Viktoras Butkus, cette donation au Centre Pompidou comprend des œuvres historiques majeures de Marija Teresė Rožanskaitė, Kazimiera Zimblytė, Linas Leonas Katinas, Marija Švažienė, Vincas Kisarauskas et Elvyra Kairiūkštytė. Ces artistes, dont les démarches novatrices ont été largement réprimées pendant l’occupation soviétique, n’ont été reconnus qu’à titre posthume, à l’instar de Marija Teresė Rožanskaitė (1933-2007) qui représente actuellement la Lituanie à la 60e Biennale de Venise avec Pakui Hardware.
La situation d’isolement imposée par l’Occupation Soviétique du pays a également entraîné une certaine occultation de l’art moderne lituanien dans l’histoire de l’art de l’Europe de l’Ouest. En dépit de ces difficultés, ces artistes ont produit des œuvres majeures, tout en véhiculant des messages audacieux, ouvrant ainsi des perspectives singulières. Dans le contexte actuel de troubles politiques, de tensions, de populisme et d’un nouvel impérialisme, de telles œuvres amplifient des voix et des expériences cruciales.
De la peinture au dessin, en passant par les installations et l’art vidéo, l’exposition révèle de nouvelles acquisitions d’artistes de plusieurs générations dont la production artistique a été reconnue d’importance nationale.
Performance Hairy de Dovydas Strimaitis
L’affiche présente un visuel avec Dovydas Strimaitis.
Une performance a d’ailleurs été présentée lors du lancement de la Saison au Centre Pompidou le 13 septembre dernier.
Les cheveux sont l’une des rares parties du corps humain qu’on ne peut pas bouger volontairement et directement. La chorégraphie et la danse, en revanche, peuvent être considérées comme un art de contrôle physique. La chorégraphie des cheveux porte donc en elle-même une tension dramatique : comment contrôler l’incontrôlable.
Les cheveux sont une frontière, une limite à la fois qui nous sépare et nous connecte à ce qui est physiquement extérieur à nous. Une chorégraphie faite pour les cheveux soulève ainsi des questions ontologiques sur notre identité, notre corps et son autonomie.
« LABAS » (Salut) à la Saison de la Lituanie !
Photos : Véronique Spahis