Après Où les cœurs s’éprennent, c’est une nouvelle pièce formidable de Thomas Quillardet à laquelle nous avons pu assister dans un cadre très sympathique au parc floral de Vincennes. En effet, la pièce était jouée en plein air avec faisant office de sièges, des bottes de foin. Avec la nature comme décor et des costumes très simples sans rien de superflu, on avait vraiment l’impression d’y être, d’être des petits citoyens du village de Saint-Juire (village fictif de la pièce).
Dès notre arrivée sur le lieu, le maire de Saint-Juire (joué par Guillaume Laloux), personnage principal de la pièce, nous distribue des tracts, nous sommes donc directement immergés dans la pièce, on a même du mal à savoir si celle-ci a déjà commencé ou pas. Tout au long de la pièce les personnages déambulent autour des spectateurs qui sont d’ailleurs parfois pris à partie.
L’histoire se passe en 1994 dans un petit village au sein duquel le maire souhaite construire une médiathèque. Évidemment beaucoup s’y opposent dont un instituteur, Monsieur Rossignol (joué par Florent Cheippe), décontenancé qu’on puisse couper un arbre pour y construire un bâtiment bétonné. Le but de cette construction est d’attirer les citadins à venir ou à rester à la campagne pour la dynamiser, notamment le petit village de Saint-Juire. Mais si on y construit des bâtiments, la campagne restera t’elle ce qu’elle est et ce pourquoi les gens s’y rendent ? Un débat qui finit un peu en fiasco a lieu avec des journalistes, le maire et un architecte, pour parler de la construction de la médiathèque. Plus tard, la question de la préservation d’une nappe phréatique, qui existe dans le sol où la médiathèque va être implantée, se pose.
L’avis des jeunes générations est aussi mis en avant avec le rôle de la fille de l’instituteur (jouée par Liv Volckman) qui dénonce l’inaccessibilité aux espaces verts par des barrières ou des barbelés à la campagne, alors qu’à Paris par exemple, les habitants ont accès des espaces verts dédiés. Message qu’elle fait comprendre au maire qui la prend d’ailleurs très au sérieux, convaincu par ses arguments. On comprend assez explicitement sa volonté de s’engager dans la politique quand elle sera plus grande.
On ne dévoilera pas la fin de l’histoire mais durant les derniers instants tous les personnages se mettent à chanter une chanson exprimant un peu ironiquement les bienfaits de travailler chez soi (notamment à la campagne) pour augmenter la productivité et laisser un monde encore meilleur aux jeunes générations, petit clin d’œil à la situation actuelle.
Texte : Lison Desgrées du Loû
Photos : Pierre Grosbois
Du 1er au 20 juin 2021
Vendredi 4 et samedi 5 juin à 16h ; Vendredi 11 et samedi 12, vendredi 18 et samedi 19 juin à 18h ; Le dimanche à 14h30
Théâtre La Tempête, Salle Serreau, Route du Champ de Manœuvre, 75012 Paris