Carbonate de silicium, peinture blanche et colle, voilà trois mots dont le sens diverge fondamentalement. Et pourtant, leur assemblage est une clé. Cette clé, aussi énigmatique qu’elle soit, ouvre les portes d’un univers créatif sans fin : bienvenue dans le royaume gigantesque de la gravure au Carborundum.
L’histoire contée débute en 1978 lorsque deux bons amis, Pascal Gauvard et Nicolas du Mesnil du Buisson, tous deux passionnés d’art et de gravure, eurent la formidable idée de fonder un atelier qu’ils nommèrent Pasnic. Peu à peu, ce lieu singulier devient un espace de rencontre et d’échange pour les artistes, et tous, se réunissent autour de créations uniques en leurs genres.
« La gravure au carborundum, c’est un truc qui n’est pas clos, qui va éclore » disait Nicolas du Mesnil du Buisson.
Aujourd’hui, les fleurs de ce jardin si particulier continuent de céder à l’appel ensoleillé de l’éclosion. En 2019, alors que l’atelier ferme ses portes suite aux décès de ses deux fondateurs, le flambeau est transmis à l’artiste et amie de longue date Sophie Sainrapt. L’esprit en demeure inchangé, plus encore, il se renouvelle : les années passent et de nouveaux artistes et amis peintres du groupe s’initient à la technique du carborundum. Se succèdent alors des noms tels que Mylène Collet, la brodeuse Nadja Berruyer, Augusto Foldi, Catherine Loiret et plus récemment l’artiste japonais Akira Inumaru, Cyb ou encore Gabrielle Rayé, petite nièce de Nicolas du Mesnil du Buisson.
Un mouvement, un support, de la couleur et l’aventure peut commencer : le geste spontané de la création prend forme lorsque l’artiste coule délicatement son mélange magique sur la fine feuille de plastique ; la gravure résiste, et il lui faudra être encrée plusieurs fois pour atteindre un résultat. Une fois, deux fois, trois fois, le rouleau voit défiler les œuvres, comme la photographie, les images se multiplient, elles se ressemblent toutes ou presque.
Chaque passage à la machine donne à voir un résultat unique, tout au bénéfice de l’imaginaire artistique. Des creux, des bosses, des reliefs, le royaume est rempli de richesses qu’on saurait lui envier, il est matière, mais il est avant tout le cheminement d’une réflexion méta-artistique d’un artiste sur sa propre production.
Une chose est sûre…
L’histoire n’est pas prête de se terminer.
Pour découvrir tous les trésors infinis de ce joyeux héritage carborundumé, rien n’est plus simple, il vous suffit de vous rendre sur la page de l’atelier : https://www.atelier-pasnic.com. Vous y découvrirez des formats vidéo sur cette fameuse technique de gravure, mais également des profils d’artistes qui ont participé à ces ateliers.
Irina Bengouirah