À l’occasion du Printemps Asiatique, le Musée des Arts décoratifs consacre jusqu’au 14 septembre 2025 une exposition entière à une plante aussi modeste que symbolique : le bambou !
Installée dans une salle unique au dernier étage du musée, l’exposition dévoile des œuvres tirées des quelques 200 000 dessins, 400 000 papiers peints et 350 000 photographies conservés par l’institution et rarement montrées au public. Ces pièces illustrent la variété des usages et des représentations de cette plante, tour à tour motif décoratif, matériau et symbole culturel.
Grâce au mécénat de Sakurako et William Fisher, le musée rend hommage à deux figures majeures de son histoire : Hélène David-Weill, grande collectionneuse et philanthrope engagée, et Maggie Bult, conservatrice passionnée et spécialiste des arts asiatiques. Toutes deux ont contribué à enrichir et valoriser les collections du musée, et cette plante, qui incarne la souplesse, la résilience et l’élégance, est ainsi un hommage à leur dévouement et à leur vision.
À l’époque où le musée était encore baptisé : Union centrale des arts décoratifs, l’objectif était de constituer des répertoires visuels destinés à inspirer artistes et artisans. Aujourd’hui, le musée puise alors dans ces vastes archives pour offrir des expositions thématiques comme celle-ci, qui met en lumière la richesse d’un motif, ici le bambou.
Loin de se limiter à un seul aspect, l’exposition explore les multiples visages du bambou dans les arts décoratifs, l’architecture, le design, ou encore l’édition. Motif, matière ou symbole, le bambou se prête à d’infinies variations. On le retrouve dans de délicats katagami japonais de l’ère Meiji, sur des textiles, des papiers peints, ou dans des objets du quotidien comme des peignes, des gardes de sabre, ou des ustensiles liés au rituel du thé. Certains objets adoptent sa forme sinueuse, d’autres exploitent ses qualités esthétiques et techniques.
Avec cette sélection, le bambou devient sujet à part entière, capté pour sa verticalité, sa souplesse et sa résonance culturelle. L’exposition propose également une interface numérique en salle, offrant aux visiteurs une tablette pour examiner de près chaque œuvre exposée et explorer des archives inédites, enrichissant ainsi l’expérience de découverte.
Au fil du parcours, le bambou se révèle un motif polyvalent et profondément ancré dans les arts, combinant esthétique, fonction et symbolisme.
Jacques Gehringer Delcroix
du 5 juin au 14 septembre 2025
Musée des Arts décoratifs, 107 rue de Rivoli, 75001 Paris
Du mardi au dimanche de 11h à 18h – Fermé le lundi