Quand, ayant publié son premier roman, une jeune autrice se remet en question après s’être rendue compte – par elle-même ou par des critiques acerbes – qu’elle aurait pu faire mieux, et souhaite ne pas reproduire les mêmes erreurs dans son prochain livre…. Alors, elle s’inscrit à l’université, reprend des études de lettres.
Mais Milly est timide et manque de confiance. Elle a pourtant la chance de vivre confortablement et ne pas avoir à s’inquiéter financièrement. Bien entourée par une famille aimante – et quelque peu fantasque pour certains membres – et une amie d’enfance, jamais vue, avec laquelle elle entretient une relation épistolaire depuis l’enfance.
Sur les bancs de la fac, elle s’investit dans des recherches poussées avec l’aide d’un enseignant et d’amis proches. Cette nouvelle aventure la fait sortir de son quotidien.
Le lecteur est entrainé dans sa vie, dans ses péripéties. Une histoire romanesque où en s’entremêlent plusieurs : la vie de la narratrice, le roman qu’elle écrit, la relation épistolaire, celles de ses proches.
« C’était cela, finalement, écrire. Mettre sa vie entre parenthèses quelques temps pour vivre celle des autres, travestir son quotidien, devenir quelqu’un d’autre et ressentir avec force et mimétisme des émotions pourtant étrangères à soi. »
Ce livre – pourrais-je dire une saga ? – est bien écrit et agréable à lire. J’y ai pris du plaisir et passé un bon moment, et me suis sentie retourner plusieurs années en arrière lorsque je lisais, avec bonheur, des romans du dix-neuvième siècle… Jane Austen et d’Emily Brontë ont-elles influencé S. A. Yarmond ?
Sous sa couverture reliée comme un livre du temps passé, ce roman est accessible à partir de l’adolescence.
Le livre :
Milly Davis est une écrivaine à la confiance fragile. Si le premier tome de sa saga historique, Les espérances des femmes Templeton, s’est retrouvé sur les étals de toutes les plus grandes librairies du monde, son syndrome de l’imposteur a refait surface à l’apparition de critiques dénonçant des anachronismes.
Encouragée par Lyrah, avec qui elle entretient une amitié épistolaire depuis des années, Milly décide de braver troubles anxieux et timidité maladive en retrouvant les bancs de la fac d’histoire. Sous l’impulsion de son entourage et pour le bien de sa saga, elle sollicite l’aide d’Alphard Burton, professeur d’archivistique, qui accepte de lui prêter main-forte dans ses recherches.
Fouilles dans les rayonnages poussiéreux d’une librairie mystérieuse et discussions passionnées autour d’une tasse de thé bouleversent alors son quotidien habituellement casanier, et à mesure que l’histoire d’Isadorah Templeton s’écrit, celle de Milly se tisse également.
Entre les réunions du club d’activistes véganes de sa grand-mère, la fantasque Maggie, les rendez-vous studieux avec son professeur et l’écriture de son second roman, le train de vie de Milly s’intensifie, tant et si bien qu’elle peine à voir les évidences qui se dressent sur son chemin.
Des plaines écossaises battues par le vent aux allées sombres d’une librairie clandestine, Milly partira en quête de deux destins, celui de l’héroïne de son roman et le sien.
L’auteur :
Avocate de formation, S. A. Yarmond a décidé de laisser de côté la robe noire pour se lancer dans le rêve d’une vie : créer sa propre maison d’édition. À 26 ans, Sarah cumule les casquettes : elle est cheffe d’entreprise, éditrice, youtubeuse, instagrammeuse, mais aussi autrice de deux romans, Amour, gluten et sororité paru en 2020, et Le Chœur singulier de Milly Davis
Le chœur singulier de Milly Davis, de S. A. Yarmond
Editions Hurlevent – 752 pages – 25 €
Paru le 6 juillet 2022