Le premier roman de Michèle Laure Duchemin se situe dans l’Egypte antique, apportant une vision très réaliste et bien documentée sur une civilisation perdue.
L’auteur commence son roman à partir d’un portrait funéraire, un fayoum, qu’elle a peint lors d’un atelier de techniques picturales anciennes.
Ce portrait qui est reproduit sur la couverture du livre, lui permet d’imaginer un personnage pour son roman.
L’auteur prend plaisir à raconter l’épopée fantastique de Arsinoé Moéris, grand érudit, qui développa son atelier de papyrus. Il créa, avec ses apprentis, des peintures des Dieux qui se diffusèrent dans toute l’Egypte.
Arsinoé, agit en visionnaire, proposant, pour ses peintures sur papyrus, un renouveau esthétique et culturel qui fait la renommée de ses ateliers.
Son caractère humaniste se manifeste à travers le recrutement de ses apprentis, venant de divers milieux, parfois rejetés pour n’avoir pas suivi les règles que la société leurs dictait.
Mais cet aspect humaniste se caractérise surtout lors des leçons techniques que Arsinoé dispense à ses apprentis, qu’il accompagne toujours par une leçon philosophique et une leçon de vie. Si certaines leçons abordent des vérités évidentes, elles établissent cependant une pensée nécessaire dans les rapports humains entre les différents personnages.
On suit ainsi avec intérêt les aventures professionnelles et amoureuses, racontées sans détour de ce héros à la fois habile en affaires et humaniste.
L’auteur s’amuse en effet à décrire de manière très franche les péripéties amoureuses des différents personnages.
L’Amour est, au même titre que la philosophie, un fil conducteur du roman, il crée des tensions, ou les apaise.
De plus, ce premier roman est riche en informations concernant le mode de vie et la fabrication de papyrus. On apprend beaucoup de manière ludique.
Cependant il faut suivre au fil des différents chapitres, les aventures des nombreux personnages, auxquels il n’est pas aisé de s’attacher.
Le style est rapide et un peu parlé, mais il rythme bien le roman, qui se lie aisément.
Un premier roman plein de promesses pour les suivants.
Olivia Bellin-Zéboulon
A propos de l’auteur :
L’écriture est la passion et la raison de vivre de Michèle Laure Duchemin. C’est aussi une aptitude à se plonger dans le passé comme pour le Fayoum (parut en septembre 2020) où elle est retournée 2000 ans en arrière à la rencontre de son personnage Arsinoé Moéris.
Pour son roman sur Victor Hugo et ses amours qui a été publié en janvier 2021, elle s’est plongée dans l’émotion de ses personnages avec toute sa sensibilité d’auteur.
Le Fayoum, de Michèle Laure Duchemin
Éditions Publishroom, 290 pages, 18 euros