Le génocide des Arméniens par l’Empire ottoman : la mémoire contre le négationnisme

Au mémorial de la Shoah à Paris se tient du 1er avril au 4 novembre 2025 une exposition itinérante en plein air, le long de l’allée des Justes Parmi les Nations, consacrée au génocide arménien. C’est la troisième organisée par le mémorial, après celle de 2015 au mémorial de Drancy et celle de 2020.

Cette exposition est présentée sous la forme d’un parcours itinérant composé de 22 panneaux faits de visuels comme des dessins, des photographies, des cartes ou des frises chronologiques, accompagnés de textes explicatifs. À la différence des deux précédentes, l’exposition ne retrace pas uniquement l’histoire spécifique du peuple arménien, elle a pour sujet global les étapes de mise en place et d’exécution d’un tel génocide, en s’appuyant sur trois mots-clés : « stigmatiser », « détruire » et « exclure ».

Stigmatiser :
Le chemin retrace le passé de la population arménienne, de son lien au personnage biblique de Noé à sa localisation très particulière. Il passe en revue tous les événements historiques, sociaux et politiques qui ont conduit l’Empire ottoman à le prendre pour cible interne.

Détruire :
Grâce aux documents, on comprend le rôle extrêmement important de la Première Guerre Mondiale et de la violence de masse qui l’accompagne dans l’exécution du génocide, de la conscription aux camps de concentration.

Exclure :
Après les faits, les rescapés et leurs descendants avaient l’interdiction de revenir sur leur terre natale s’ils la quittaient. Exilée, la population arménienne est aujourd’hui fragmentée et dispersée à travers toute l’Europe.
Avec près d’un million de victimes, le génocide arménien fait partie des trois plus grands génocides du XXème siècle. Pourtant, il est encore trop peu étudié et trop peu mentionné dans les récits historiques, les manuels scolaires et les guides touristiques.
C’est ce qui participe à l’exclusion : exclure du territoire pour effacer de l’Histoire.

Le 24 avril 2025 marquera officiellement le 110ème anniversaire du génocide des Arméniens qui, malgré les protestations, n’a toujours pas été officiellement reconnu par l’État turc.
C’est ce négationnisme qui freine la perpétuation de la mémoire des victimes et la diffusion des faits par les historiens, scientifiques et descendants des survivants qui y consacrent leur vie.

Aujourd’hui le mémorial de la Shoah se bat contre ce refus d’admettre la faute grâce à ses expositions, chargées d’histoire et de mémoire, absolument nécessaires pour comprendre le passé et ne jamais oublier les victimes.

Charlotte Eon

du 1er avril au 4 novembre 2025

Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy l’Asnier, 75004 Paris
Ouvert du dimanche au vendredi de 10h à 18h – Nocturne le jeudi jusqu’à 21h

http://www.memorialdelashoah.org