La Ville de Fleury-Mérogis a dévoilé, le samedi 18 janvier 2025, le premier buste de Marianne en France à l’effigie de Joséphine Baker, en présence de son fils, Brian Bouillon Baker, des Beaux-Arts de Paris et de Lucas Bouan Tsobgny, jeune diplômé de l’École et créateur de cette œuvre.
Conçue pour commémorer le centenaire de l’arrivée en France de Joséphine Baker, cette sculpture, fruit du talent de l’artiste Lucas Bouan Tsobgny, prolonge l’hommage rendu à Joséphine Baker par la municipalité, qui avait inauguré en juin dernier une école portant son nom. Cette initiative entend ainsi s’inscrire dans le sillage de la reconnaissance nationale manifestée lors de son entrée au Panthéon le 30 novembre 2021, célébrant tant l’artiste que la combattante : Décorée de la Médaille de la Résistance, de la Légion d’honneur et de la Croix de Lorraine, militante inlassable contre le racisme et les discriminations, Joséphine Baker aura, en effet, su magnifiquement incarner les principes humanistes de la République Française.
Marianne, symbole du modèle républicain
Les origines du symbole de Marianne, « déesse de la liberté », remontent à 1775, lorsqu’un artiste français l’a peinte pour la première fois comme symbole de la liberté française. L’image est devenue populaire en 1792 lorsque la France est passée d’une monarchie à une république après une révolution. Marianne a été choisie pour représenter la république.
Il n’existe pas de modèle officiel de Marianne. « Aucun texte législatif ou réglementaire n’impose de modèle spécifique aux maires, ni même ne les oblige à placer une Marianne dans leur mairie. »
En 1970, la décision du sculpteur Aslan de prendre pour modèle une célébrité, Brigitte Bardot, marque un tournant. Dès lors, d’autres personnalités du monde du cinéma ou de la chanson sont choisies pour prêter leurs traits à Marianne : Michèle Morgan, Mireille Mathieu, Anne Sinclair, Laetitia Casta, Catherine Deneuve, Inès de la Fressange, Evelyne Thomas
Joséphine Baker, Marianne de la ville de Fleury-Mérogis
Noire, résistante, antiraciste, féministe, bisexuelle… La Ville de Fleury-Mérogis, en Essonne, a choisi Joséphine Baker pour incarner Marianne.
Le maire, Olivier Corzani, rappelle que « Fleury-Mérogis, elle-même véritable ville « arc-en-ciel », reflète cette France plurielle que Joséphine Baker chérissait tant. (…) Dans une période où les replis identitaires menacent la cohésion nationale, cette nouvelle représentation de Marianne constitue par conséquent un symbole puissant de rassemblement. Il nous rappelle que la nation française repose non pas sur des critères ethniques, mais sur une adhésion commune aux valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité – valeurs pour lesquelles Joséphine Baker n’a cessé de lutter toute sa vie. »
Le choix de donner son visage à Marianne, figure emblématique, résonne particulièrement dans le contexte actuel. Face à la recrudescence des extrémismes et des discours de haine, son combat pour la « fraternité universelle » – qu’elle portait jusque dans sa vie personnelle à travers sa « tribu arc-en-ciel » (sa première fille adoptée se prénomme Marianne) – demeure d’une acuité saisissante.
Le dévoilement de la sculpture s’est fait en présence de Madame l’Ambassadeur de Monaco à Paris, Valérie Bruell-Melchior (mandatée par SAS le Prince de Monaco, en souvenir de la Princesse Grâce et de la grande amitié qui liait les deux familles respectives – Joséphine Baker repose avec son époux Jo Bouillon au cimetière marin de Monaco).
Le buste de la 1ère Marianne Joséphine Baker a remporté un grand succès, et beaucoup d’autres Marianne vont venir trôner dans les Mairies de France…
Son fils Brian Bouillon-Baker a suivi de près le projet. Il continue de porter et perpétrer le message universel d’espoir et les valeurs de Joséphine Baker qui sont : « l’engagement, la fraternité, le partage, en fait tout l’héritage que nous avons reçu de notre mère ».
Véronique Grange-Spahis
Visuels : Copyright Brian Bouillon Baker