Chiharu
Shiota expose pour la deuxième fois à la Galerie
Daniel Templon. En 2017, elle emprisonnait de vieilles robes chinées dans une cage de soie. Elle
revient aujourd’hui pour l’exposition Memory Under the Skin en allant plus
loin, avec non seulement des installations à l’allure arachnéenne, mais aussi
des sculptures de fils de métal dorés interrogeant l’interdépendance des
consciences entre l’homme et le vêtement.
Chiharu Shiota, né à Osaka
(Japon) en 1972, travaille aujourd’hui à Berlin. Chiharu s’est d’abord attaqué à la performance puis à
l’installation et la réalisation d’environnements poétiques. Aujourd’hui, son
travail est reconnu à l’échelle internationale, avec des expositions
présentées à New York, Tokyo, Espoo, Kyoto,
Jakarta,
Bangkok,
Zurich…
Elle a réutilisé de nombreux éléments comme des cadres de fenêtres, instruments
de musique, valises en carton, clés rouillées, livres ou vieux vêtements
chinés.
Memory Under the skin présente un fil rouge que l’artiste japonaise entortille autour de chaque élément, créant ainsi des attaches mystérieuses qui rappellent les connexions mentales qui relient un objet à un autre, un souvenir à un autre. Le fil, qu’il soit rouge, noir ou blanc, occupe une place essentielle dans l’œuvre de Chiharu Shiota. Le rouge peut symboliser le sang, la vie ou la mort, et rappelle également le fil rouge des légendes asiatiques qui lie deux personnes destinées à s’aimer. On pense aussi aux Parques qui tiennent entre leurs mains le fil du destin des hommes : par l’utilisation de ses fils, Chiharu Shiota rend visible les liens entre les hommes. L’artiste nous donne à réfléchir sur les notions d’existence et de transcendance
Pour Chiharu, ce fil rouge représente une matière vivante aux propriétés intellectuelles et organiques. Le vêtement pour elle, est essentiel : « Il peut même être plus important qu’une peau puisqu’il offre la possibilité d’exprimer tellement sur chacun d’entre nous. Il en dit plus que la couleur de peau, l’âge ou la nationalité d’une personne. Il nous accompagne dans notre quotidien et devient alors l’incarnation de nos souvenirs, de notre existence. À notre mort, notre existence se reflète dans nos vêtements et les objets qui nous entourent. L’existence dans l’absence : c’est un des thèmes de mon travail ». Chiharu Shiota
Eliette Belet
Photos : galerie Templon
Du 23 Mai au 22 Juillet 2023
Galerie Daniel Templon, 28 rue du Grenier Saint-Lazare, 75003 Paris
Du mardi au samedi, de 10h à 19h