L’Hôtel-Dieu Saint-Jacques, classé monument historique depuis 1932, est un édifice emblématique de Toulouse. Situé sur la rive gauche de la Garonne, avec sa vive couleur orange-rose donnée par ses briques en terre cuite, il fait partie du quotidien des Toulousains.
En 1998, L’Hôtel-Dieu est inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO dans le cadre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France, mais son histoire commence au XIIe siècle, en 1130, avec le nom de l’hôpital Sainte-Marie. Ce fut l’idée d’un prieur de la Daurade de fonder un hôpital afin d’accueillir les plus démunis. En 1179, une fois le Pont de la Daurade bâti, sa fonction s’élargit un peu plus puisqu’il devient alors un lieu d’hébergement pour les pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
C’est plus tard, en 1225, qu’un nouvel hôpital est construit, l’hôpital Novel, dédié à l’accueil des pèlerins. En 1313, ces deux hôpitaux fusionnent sous le nom de l’hôpital Saint-Jacques avant de devenir l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques en 1554. Pendant deux siècles, les XVIe et XVIIe siècles, l’Hôtel-Dieu devient le plus grand hôpital toulousain. Plus le temps passe, plus ses activités médicales s’élargissent, justifiant également des rénovations et des agrandissements du lieu. Des nouvelles salles sont alors bâties, pour les femmes, puis les enfants, les convalescents, les blessés ou encore les incurables… La charité était le maître mot du lieu.
Après avoir traversé la période révolutionnaire, vient l’arrivée de nombreux progrès médicaux marquant le début de la médecine moderne avec notamment l’anesthésie, l’asepsie ou encore l’antisepsie. De nouveaux bâtiments sont également construits pour le traitement des maladies cutanées et syphilitiques ainsi que pour la chirurgie orthopédique et traumatologique. Concernant l’architecture, c’est entre 1864 et 1866 que l’on peut enfin reconnaître la fameuse façade de l’Hôtel-Dieu d’aujourd’hui.
À partir du XXe siècle, commence la disparition progressive des activités de soins de l’Hôtel-Dieu. En 1900, il est considéré comme l’hôpital le plus important de Toulouse, mais ses capacités d’hospitalisation commencent à être insuffisantes. Lors de la seconde moitié du XXe siècle, certains services seront petit à petit transférés vers l’hôpital Purpan puis vers celui de Rangueil. C’est ainsi que l’Hôtel-Dieu fut un lieu de soins majeur à Toulouse jusqu’en 1987, au départ du tout dernier patient de l’hôpital. Il deviendra par la suite le siège administratif du CHU de Toulouse.
Aujourd’hui, vous pouvez apercevoir une coquille Saint-Jacques dans le jardin de l’Hôtel-Dieu, encerclée par les bâtiments. Pour les marcheurs, les historiens et même les hospitaliers, la coquille est l’emblème de cet édifice. Elle symboliserait le geste du médecin et du soignant envers le patient, comme une main tendue vers autrui.
Depuis le départ du dernier patient, les locaux ont été réaménagés, à l’exception d’un des blocs opératoires du service de chirurgie qui a été conservé, faisant partie à jamais des espaces historiques du CHU de Toulouse.
Devenu le siège des hôpitaux de Toulouse, l’Hôtel-Dieu abrite également l’Institut Européen de Télémédecine, une médecine pratiquée à distance à l’aide des technologies de l’information et de la communication. Sans oublier le centre européen de recherche sur la peau et les épithéliums de revêtement inauguré en 2002.
L’accès du lieu est un perron surplombé par une statue de Saint-Jacques. À l’intérieur, les salles historiques peuvent être visitées, la salle des Pèlerins et la salle des Colonnes ainsi que les deux musées : le musée de l’histoire de la médecine et le musée des instruments de médecine. Aujourd’hui, il s’y tient diverses manifestations comme des conférences, des représentations artistiques ou des réunions scientifiques, faisant de l’Hôtel-Dieu un parfait exemple d’une reconversion hospitalière réussie. C’est dans ce contexte que l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques souhaite se développer au milieu des acteurs de la vie scientifique, économique et culturelle.
Il a commencé à ouvrir ses portes aux visiteurs à la création du premier musée en 1996 puis du deuxième en 2005, le but étant d’attirer du public en ce lieu afin de faire perdurer l’histoire de celui-ci. L’inauguration d’un centre de recherche au sein du bâtiment démontre aussi l’engagement de l’Hôtel-Dieu dans le développement de la recherche dermatologique de pointe. Sans oublier que l’Institut Européen de Télémédecine y a installé son siège, cela permet à l’Hôtel-Dieu de conserver sa place en tant qu’acteur clé dans le domaine des technologies médicales innovantes.
Concernant les manifestations culturelles, vous pourrez retrouver actuellement dans les espaces de la Chapelle de la Grave l’exposition saisissante de Eva Jospin. Son art consiste à la réalisation de sculptures détaillées à caractère monumental à partir de carton, un travail d’une finesse extrême qui saura vous impressionner. Les 1er et 2 février, les espaces de l’Hôtel-Dieu accueilleront le Salon de Mariage Green Wedding, événement ayant pour but de mettre en avant des prestataires spécialisés dans les mariages écoresponsables.
À travers ces initiatives, l‘Hôtel-Dieu Saint-Jacques affirme sa volonté de contribuer au dynamisme autant scientifique que culturel de la région. Également, les salles historiques, comme la salle des Pèlerins, la salle des Colonnes ainsi que la Chapelle, sont mises à disposition pour des événements de particuliers, renforçant le lien entre ce lieu historique et la communauté.
Les visites de l’Hôtel-Dieu, étant un lieu public, sont totalement libres. Mais il est possible de réserver un guide qui, en plus de vous faire visiter, vous contera les secrets du lieu !
Autrefois berceau des soins et aujourd’hui siège des hôpitaux de Toulouse, l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques a pour vocation de se rapprocher du quotidien des Toulousains et de devenir un lieu d’activités scientifiques et culturelles. Il est aujourd’hui le symbole du patrimoine toulousain et un point important de l’histoire des pèlerinages.
Lily-Rose Roches
Hôtel-Dieu Saint-Jacques, 2 rue Charles Viguerie, 31300 Toulouse
De 8h à 19h du lundi au vendredi – Les musées sont ouverts les jeudi, vendredi et dimanche de 11h à 17h