Du 11 avril au 19 juillet 2025, le Carré de Baudoin accueille les travaux de sept artistes contemporains pour une exposition autour du terme « Mégalomélancholia »
Ce titre, qui peut paraître complexe au premier abord, est en réalité lourd de sens. Le mot est formé par l’association du préfixe « mégalo » évocateur de la grandeur et de la multitude et du terme grec « mélancholia » qui traduit un moment d’immense sensibilité.
Les sept artistes présentés lors de l’exposition Mégalomélancholia sont tous issus de générations et d’environnements différents et se sont rassemblés autour de thèmes comme l’urbanisme, le rêve, la philosophie et le mouvement.
La ville comme vecteur de mouvement
Parmi les artistes qui ont travaillé sur ce sujet, on retrouve Larissa Fassler et sa maquette de la station de métro berlinoise Alexanderplatz. Cette maquette est faite de carton à l’échelle 1/100ème, reprend chaque détail de la station et rend visible une infrastructure qui dans la réalité est enfouie sous terre, créant ainsi un échange entre positif et négatif, intérieur et extérieur.

Ce jeu des espaces, on peut le retrouver également dans l’œuvre de Sarah-Anaïs Desbenoît. Cette plasticienne et réalisatrice présente un petit film projeté sur un mur devant lequel est installé un décor de balcon. Cette association à la fois délicate et poétique évoque les ressentis lorsqu’on se déplace en ville. Elle y mêle donc une projection vidéo avec une bande son et des ventilateurs pour créer une œuvre multisensorielle, à la fois visuelle, auditive et sensorielle.

D’autres artistes ont également travaillé sur ce sujet comme Dorian Rigal Minuit, un architecte qui présente des modélisations représentant les immeubles parisiens, ou Marielle Chabal, qui a imaginé la cité dystopique d’Al Quamar dont elle a inventé l’architecture et les bâtiments.


Au rez-de-chaussée, ce sont les artistes Lou Fauroux, Camille Juthier et Ève K. Tremblay qui sont exposées, chacune abordant un thème qui lui est propre. Lou Fauroux présente K-Detox, une installation vidéo engagée contre la surexposition aux écrans dans la vie contemporaine. Un assemblage d’une dizaine d’écrans montés sur des portants, positionnés pour qu’ils soient visibles où que l’on se trouve dans la pièce.

Camille Juthier, elle, s’inspire des notions de repos et de guérison pour créer ses sculptures, en se focalisant sur la mémoire. À travers ses Boîtes fontaines, Camille Juthier représente les flux de souvenirs et d’informations qui circulent en permanence dans nos têtes dans une ambiance sereine et apaisante.


Ève K. Tremblay, quant à elle, est à la fois photographe et plasticienne et présente une planche composée de tirages sur papier, de livres et de dessins, accompagnée de photographies accrochées aux murs. L’ensemble retrace ses années de résidence à New York et constitue un récit personnel et intime sur la vie aux États-Unis.


Mégalomélancholia utilise donc la ville comme un vecteur conducteur de mouvement et de sentiments profondément intenses et personnels. Le cheminement se fait dans le sens inverse des autres expositions présentées au Carré de Baudoin, et l’ensemble des œuvres est présenté sur deux étages. Tout d’abord, le premier étage est assemblé dans une scénographie aux lumières tamisées pour une ambiance intime et poétique intensifiée par une bande son conçue pour l’exposition. Puis le rez-de-chaussée, beaucoup plus ouvert et lumineux met en valeur les œuvres moins immersives mais tout aussi porteuses de sens.


L’exposition sera également présentée en plein air le 21 juin 2025, de 16h à 20h à l’occasion de la fête de la musique, alors profitez-en !
Charlotte Eon
Du 11 avril au 19 juillet 2025
Carré de Baudoin, 121 rue de Ménilmontant, 75020 Paris
Ouvert du mardi au samedi de 11h à 18h – Nocturne le jeudi jusqu’à 20h30