Mozart père et fils – Kindermusik, le premier album de l’Ensemble L’Encyclopédie

Fondé en 2020 par le chef français Florent Albrecht, L’Ensemble L’Encyclopédie est porté par une volonté de renouveler l’écoute du répertoire classique.

A l’occasion de la sortie de leur premier album chez harmonia mundi, l’Ensemble a fait entendre les compositions de Léopold et Wolfgang Amadeus Mozart, dont la célèbre Symphonie des jouets, à la salle Gaveau le 20 octobre dernier.

Florent Albrecht et son Ensemble L’Encyclopédie explorent l’univers malicieux des Mozart, père et fils. Qu’il s’agisse de la célèbre Symphonie des jouets, de la tintinnabulante Promenade en traîneau de Leopold ou de cette “leçon de tout ce qu’il ne faut pas faire” qu’est la Plaisanterie musicale de Wolfgang, joie et fantaisie riment ici avec subtilité – autant de qualités portées par une approche stylistique tout à fait assumée de la part de leurs interprètes.

La paternité de la Kindersinfonie a souvent été discutée ; d’abord attribuée à Joseph Haydn qui l’aurait composée après l’achat de jouets dans un salon, elle a ensuite été rendue à Leopold Mozart avant de devenir l’œuvre d’un religieux du Tyrol, le père Edmund Angerer, dont on a retrouvé un manuscrit original de la symphonie. Le compositeur de la Kindersinfonie n’est pas clairement identifié.

Cette symphonie en trois mouvements présente des caractéristiques musicales étonnantes avec des instruments rares, originaux et atypiques : fouet, trompettes à coulisse, croissant turc, corne de brume, rossignol, coucou, tambour d’enfant etc. Il s’agit avant tout d’une musique de divertissement témoignant du jeu sonore que le XVIIIème siècle appréciait.

En 1757, Leopold rédige son curriculum vitae que Marpug, théoricien de la musique, veut inclure dans ses Contributions historico-critiques à l’étude de la musique. On y découvre une sorte de catalogue des œuvres de Leopold, alors que Wolfgang n’a encore qu’un an : Parmi elles, une Course de traîneaux pour cinq carillons qui elle aussi comporte des effets musicaux surprenants. Elle évoque l’atmosphère d’un voyage hivernal grâce à l’usage de grelots et de percussions imitant le bruit des chevaux et des clochettes.

La Serenata notturna de Wolfang Amadeus vient répondre en finesse à l’univers enfantin de la Symphonie des jouets et le Concerto pour pianoforte et orchestre kv415 est l’occasion de découvrir le premier “grand” concerto du jeune Mozart devenu adulte.

Pour les petits et les plus grands, ce programme plein de fantaisie est une véritable « invitation à la joie », pour reprendre les mots de Florent Albrecht, à écouter chez soi avec ce bel album (17,99€)

Perrine Decker