NO FUTURE, comme disaient les punks, aux Jardiniers de Montrouge

 Lieu unique mêlant espaces d’exposition et de restauration, les Jardiniers de Montrouge sont nés dans une volonté de fonder un projet culturel. Chaque année leur programme se construit en quatre temps, et quatre grandes expositions. NO FUTURE, comme disaient les punks, en est la première d’une grande histoire.

Tout ça dans une volonté écologique, l’espace de restauration est fait en majorité d’éléments de récupération, recyclés ou de mobiliers réalisés par de petits artistes. Les Jardiniers proposent diverses activités comme un atelier le dimanche pour les enfants, un brunch pour les parents, des débats et des conférences autour des questions de l’actualité de l’art, de la philosophie et de l’écologie.

Un nom qui porte à confusion, les Jardiniers ne sont pas une jardinerie ou une serre. Ils ont décidé de conserver le nom historique de l’atelier des jardiniers de la ville de Montrouge. Pour faire lien avec cette histoire, le lieu a pour ambition d’un jour présenter une exposition autour du jardinage.

En compagnie des scénographes, nous avons pu découvrir cette exposition à travers onze artistes de toutes nationalités et âges, autour des thèmes du futur, de l’humanité, de la nature et du changement climatique.  En majorité, les artistes vont se concentrer sur des paysages à travers la peinture et la photographie.

On commence avec un paysage apocalyptique peint par l’Ukrainienne Lucy Ivanova, dépeignant par un œil thermique la guerre qui subsiste en Ukraine. Avec des tons chauds l’artiste représente sa terre natale détruite par le conflit.

Une photo de HA Schult montre un paysage allemand envahi par les déchets, dénonçant le consumérisme et le manque de respect envers la Terre, un vrai message écologique.

Louis Le Kim lui aussi à travers la photographie nous expose des images sombres et apocalyptiques, une fumée menaçante provenant d’une explosion qui semble signifier guerre et fin du monde.

Ce n’est pas le seul à dépeindre un monde qui touche à sa fin, une œuvre de Jean-Baptiste Boyer met en scène une station de métro désaffectée avec une personne esseulée.

Par un jeu de stratification, mêlant peinture, numérique et photo, Gaspar Willman représente un coucher de soleil paradisiaque menacé par nos déchets, notre présence.

Par une série de trois tableaux, Pauline Bazignan associe le négatif et le positif de la photographie pour nous proposer une œuvre unique. À moitié entre les fleurs et la florescence, sa peinture évoque le temps qui passe et adoucit la réalité par sa poésie.

Sous le format d’une vidéo, l’artiste Julie Vacher nous montre la biodiversité de notre planète avec des plans de drone sur les marées d’algues vertes en Bretagne.

En clou du spectacle, Anita Molinero, sculptrice française, nous présente cette poubelle rouge déformée par ce qui semble être la colère.

Une unité se forme, sur la préciosité de la vie que ce soit notre vie humaine ou celle de tous les êtres vivants…

Naïs Carst

Du 27 avril au 21 juillet 2024

Les Jardiniers, 11 rue Paul Bert, 92120 Montrouge

Exposition ouverte tous les jours de 7h à 18h

https://www.ville-montrouge.fr/1200-les-jardiniers.htm