Nouvelles réalités photographiques

La galerie Zombrart et la galerie 12 présentent Nouvelles réalités photographiques mettant en lumière les artistes Raymond Hains et Frédéric Vidal.

Dès 1947, Raymond Hains (1926 – 2005) déjà photographe d’avant-garde, met au point l’invention des prises de vues à travers la superposition de verres cannelés devant l’objectif créant les « photographies hypnagogiques » ; à partir de 1948 Raymond Hains travaille à la déstructuration des lettres et donc des mots, les déforme, les rend illisibles et leur assigne ainsi une fonction plastique abstraite.

« L’expérience de l’hypnagogie me permet de m’arracher de la tendance mimétique de la photographie ; elle déconstruit la lumière et métamorphose l’image en lignes abstraites. En tant qu’artiste, j’ai la conviction de devoir inventer des « réalités nouvelles ». C’est ce point de vue que je mets en place dans mon article « Graphisme en photographie. Quand la photographie devient objet », Photo Almanach Prisma 5, 1952 Raymond Hains.

La majorité des images présentées à l’occasion de l’exposition nouvelles réalités photographiques de Raymond Hains sont des tirages argentiques, réalisés sous son contrôle, issues de la série photographies hypnagogiques, entre 1947 et 1950.


De concert avec les œuvres photographiques de Raymond Hains est présenté un corpus d’œuvres du photographe Frederic Vidal (né en 1956).

« Mes compositions photographiques – écrit-il – sont à base d’effets Sabatier : il s’agit de solarisations réalisées sur papier sensibilisé aux sels d’argent. Je travaille ensuite avec diverses techniques et sources lumineuses : fibres optiques, lampes de poche, flashs lumière du jour, ampoules tungstène… »

Les épreuves photographiques présentées sont uniques, réalisées en noir et blanc : des « exercices de composition » comme les nomme Frédéric Vidal, issues de sa série Matières débutée en 1996.
Par des jeux de cadrages, superpositions et de sensibilisations de surfaces, Frederic Vidal, tel un alchimiste, réalise « à la lumière de l’ombre », des images négatives ou perçues comme négatives : « Je ne photographie pas d’objets, afin que mes œuvres se regardent comme des objets ».

Loin de l’IA, l’exposition nous offre à voir comment ces deux photographes français ont cherché à déformer le réel avec leur objectif afin d’imaginer des mondes inattendus…

du 18 mars au 19 avril 2025

Galerie 12, 10 rue des Beaux-Arts, 75006 Paris
Du mardi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous

Photos : Véronique Spahis