Rendez-vous à la Fondation Fiminco, où se tient la dernière exposition de fin de résidence, présentant les travaux de la troisième promotion d’artistes. Douze artistes de nationalités très différentes s’y trouvent et, pour la plupart, découvrent la Fondation Fiminco.
Construite dans les années 1940, la fondation Fiminco était d’abord un laboratoire de recherches chimiques et pharmaceutiques. Elle est ensuite devenue un lieu incontournable consacré à l’art contemporain. Elle se situe au cœur d’un quartier culturel de Romainville, en face du Frac île de France et donnant sur les principales galeries de la ville (Jocelyn Wolff, Fabienne Leclerc, Vincent Sator, Air de Paris et Galerie D).
“Odyssées Urbaines” invite les
artistes à voyager quitte à se sentir loin de leur territoire artistique, en
leur laissant un point d’ancrage. Il faut dire que l’environnement même du
bâtiment contribue à cette exposition, il se déconstruit, se reconstruit, chute
et s’élève…
Au rez-de-chaussée sont exposées des œuvres dites “aux sources des médiums”, et
la “Chaufferie” (à l’étage), met en exergue les notions de territoire et de
recherches architecturales avec un travail certain sur la structure de la Fondation.
Enfin, l’espace de la mezzanine invite à une meilleure conciliation de
l’humanité avec son environnement.
Livia
Melzi, océanographe de formation, travaille sur les
rituels anthropophages au Brésil, elle interroge le sens des archives
photographiques au sein de collections muséales, ainsi que la place des images
dans la relation de pouvoir entre la culture européenne et le territoire dit
brésilien. Ses productions suivent les onze derniers manteaux de
cérémonie de la tribu Tupinamba : des artefacts en plumes utilisés pendant des
rituels anthropophages.
Antonio Menchen prend des images
empreintes de modernisme que ce soit dans l’architecture, le design ou la mode,
et revient à l’origine de ses représentations à partir d’archives personnelles.
Grâce à ses photographies et projections vidéo, il déconstruit la narration de
ces clichés.
Eva
Garcia est en permanence au contact des matières. Elle
gratte, elle incise le laiton, le verre. Comment obtenir la lumière à partir de
l’opacité ? Cette réponse, elle la trouve dans la gravure. L’artiste s’est
imposé dans ce médium. “ Graver c’est s’engager dans la métamorphose, celle qui
permet de créer toujours. «On voit dans ses œuvres des figures fantomatiques
parlant de résilience et de résistance au temps
Comme nous le disions plus tôt, les artistes reviennent aux sources des
pratiques : ainsi, Chloé Royer, est
une artiste jouant sur le concept de déséquilibre et les formes inhabituelles.
À l’origine, elle est connue pour ses sculptures, mais présente ici une vidéo.
Elle a filmé les reflets d’une danseuse face à un miroir déformant dont les
images mutent. En transformant des matériaux ou en chorégraphiant le mouvement,
elle provoque des échanges sensuels entre des choses inanimées et vivantes.
Timo
Herbst, par la performance, la vidéo, le dessin et la
sculpture, explore les implications sociales et politiques des humains. Sur une
grande fresque, il retrace l’historique des manifestations en Allemagne, du
Moyen-Âge à nos jours.
Tandis que Marielle Chabal crée des
nouveaux mondes fictifs et anticipés : ici, elle évoque un récit en deux
séquences : un état des lieux négatif sur la société, mais plutôt réaliste :
des protagonistes sont isolés par les écrans. Et dans une autre perspective, un
monde meilleur nous est montré sur une île lointaine. Ses projets sont autant
de dispositifs pour appréhender les réalités politiques qui nous submergent,
pour réinventer le réel.
Commissariat d’exposition : Marie Maertens
Eliette Belet
Du 8 Juin au 8 Juillet 2023
Fondation Fiminco, 43 Rue de la Commune de Paris, 93230 Romainville
Du mardi au dimanche, de 14h à 18h