La laine Anny Blatt, c’était l’excellence, des mohairs aux couleurs sublimes, des angoras soyeux et des fils uniques comme des cotons irisés, des laines entremêlés de fils dorés ou même des rubans qui transformaient un pull tricoté en pull haute couture. L’arrivée d’une mode à prix plancher, produit en majorité en Asie, à donner un uppercut à la marque, qui lentement disparaissait. Oui, mais c’était sans compter l’entrepreneuse Marion Carrette et Anne Molineau styliste chez Anny Blatt. Elles se lancent le défi de relancer la marque.
2022, c’est le parfait timing ! Les consommateurs sont las, des vêtements produits à l’autre bout de la planète, dans une totale exploitation des travailleurs et sans aucun respect pour l’environnement.
Marion et Anne voulaient l’excellence. Elles ont donc cherché des filatures françaises et conçus des fils répondant aux normes qu’elles se sont définies : qualité, traçabilité et production française, dans sa majorité. Le produit classique est la laine vierge 100% Mérinos extra fine issu d’éleveurs français qui existe en 19 couleurs. L’angora qui a toujours été l’un des produits phare d’Anny Blatt, se compose aujourd’hui de 50% de laine Mérinos et de 50% de poils de lapin Angora, élevés par des producteurs français respectueux du bien-être animal. Ils ont d’ailleurs signé la charte de l’Angora français. Ce fil d’une douceur extrême, est idéal pour affronter des hivers rugueux. L’autre star de la marque, le mohair (fibre issue d’une petite chèvre Angora) est produit par des éleveurs d’Afrique du Sud qui répondent à la nouvelle norme RMS, qui garantit le bien-être animal mais aussi une gestion durable des terres. Marion et Anne ont décliné, leur mohair en 14 couleurs et trois produits : le Vénus qui se tricote plus vite car comportant de la laine, il est plus épais ; le Honey moon d’une grande douceur car il inclut 28% de soie et enfin le Sirius qui inclut en plus un fil métallisé.
Anny Blatt se distingue aussi par trois catégories de fils fantaisies qui permettent de créer des tricots originaux avec un style haute couture. Le fil star des fantaisies est un ruban plat et brillant qui existe en 12 couleurs dont un rouge baiser, un argent, un doré et un sublime marine. Il existe aussi un fil brillant irisé disponible en argent, doré et noir. Enfin, dernière catégorie, la pelote Précieuse qui est un fil de coton mélangé à des sequins brillants.
Une démarche eco-responsable
L’on sait que la mode décroche le titre de 2ème industrie la plus polluante. C’est pourquoi, Marion et Anne ont voulu une production responsable. Outre un fil de qualité et traçable, il n’y a pas de stocks, pas de boutique, tout se passe sur le site internet d’Anny Blatt. Les pelotes sont livrées entre 48h et 6 jours suivant le mode de livraison choisi. Quant au patron, il est téléchargeable avec toutes les explications. Mais que faire si l’idée de tricoter est rédhibitoire ? Et bien Marion et Anne ont pensé à tout, elles offrent la possibilité de commander un modèle dans la taille, les couleurs, les fils que l’on souhaite. Comme, définitivement, il n’y a pas de stock, le modèle choisi est tricoté à la demande, c’est pourquoi, le délai change, mais reste très raisonnable, car sous 15 jours vous recevez votre pull fait main.
Si vous souhaitez vous lancer dans l’apprentissage du point mousse, envers et endroit, vous pouvez participer à un atelier d’initiation de deux heures où des expertes vous aideront à réaliser un bandeau ou un bonnet pour bébé. Pour apprendre à tricoter, il est préférable de commencer par la layette, c’est petit et c’est vite fait à l’inverse du pull irlandais bardé de torsades et impliquant le maniement de trois aiguilles à la fois. Le lieu des ateliers varie, c’est à chaque fois un nouvel espace éphémère qui présente aussi les pelotes et les modèles Anny Blatt. Même si le site internet est bien fait, il est cependant très agréable d’avoir la possibilité de toucher la texture des fils, de découvrir leur douceur et de mieux appréhender les couleurs des fils.
Barbara Ates Villaudy
Photos : Francis Habert, Barbara Atès, Mona Grid, Stéphane Cande,