Les RPPC investissent le Marché Dauphine
Pour sa deuxième édition, les RPPC (Rencontres Parisiennes de la Photographie Contemporaine) investissent le Marché Dauphine, où seront exposés plus de 70 photographes, des galeristes et des éditeurs, avec pour thème « Le réalisme symbolique en photographie« .
La première édition a eu lieu l’an passé sur l’Esplanade des Invalides. C’est sous la houlette de Jonathan Abbou, commissaire de l’événement, mais aussi photographe que cette manifestation a pu voir le jour :
« L’idée d’accessibilité de l’artiste et de ses oeuvres, par le grand public (simples spectateurs ou collectionneurs), d’abolir cette ligne de démarcation implicite, est une chose à laquelle nous tenons. Aux RRPC tout un chacun peut trouver son bonheur : acquérir une oeuvre selon son budget, avoir un échange humain avec l’artiste. Il ne s’agit pas ici d’aplanir les singularités des artistes mais bien de rendre la rencontre singulière avec l’artiste! »
Le choix du lieu :
Le cadre prestigieux du marché Dauphine révèle un univers luxueux sans être prétentieux, avec une dimension humaine. Ses avantages sont autant matériels qu’idéologiques. En premier lieu, la halle, est un lieu couvert, ce qui affranchit totalement des aléas météorologiques, contrairement à l’événement précédent qui se déroulait en plein air.
Les Puces de St Ouen, au cours des dernières décennies, ont regroupé de nombreuses galeries d’art et d’antiquité. Il a su, au fil du temps, acquérir une renommée internationale jusqu’à devenir le quatrième lieu en France, le plus visité par les touristes du monde entier.
La thématique : Une photographie du « Réalisme Symbolique »
« La vérité monte d’un coup d’aile jusqu’au symbole » écrivait Emile Zola à H. Céard le 22 mars 1885.
« C’est pour des raisons de pluralisme, par une volonté d’inscrire des auteurs de qualité souvent hors champs des RPPC, mais aussi pour toujours essayer de réinventer quelque chose de nouveau, que j’ai choisi pour cette nouvelle édition, la thématique du « Réalisme Symbolique ». On pourrait croire que transposer à la photographie une telle notion peut paraître complexe, or il n’en est rien, car, à moins d’être un robot, ce concept «sous tension», fait partie intégrante de la plupart des productions artistiques.
Il s’agit, ici pour comprendre la notion, de faire l’analogie avec le courant littéraire naturaliste du XIX siècle, il sera ainsi plus facile, pour le plus grand nombre de saisir la démarche.
Associer ces deux termes peut nous sembler antagoniste à la première lecture. Ils agissent comme deux aimants qui se repoussent. Et pourtant, lorsque l’on inverse les polarités, et que l’on rapproche ces deux concepts, on peut voir que loin de se distancier ou de s’annuler ils peuvent être complémentaires, et réorganiser structurellement une démarche artistique, pour ne faire qu’un seul et même concept.
De par son invention même, la photographie se veut être un miroir réfléchissant, retranscrivant le plus fidèlement possible la réalité. C’est ce que s’efforce de faire un photographe reporter ou documentaliste. Or ici nous n’inventerons rien en disant que nous sommes face à un leurre, car quel que soit le média (et le sujet qui nous intéresse n’y échappe pas), l’auteur fait instinctivement appel à sa subjectivité, à son interprétation de la réalité (tel angle, telle dynamique de l’image etc.).
Toute production photographique, au même titre qu’un mot, n’est bien sûr pas la réalité mais bien une empreinte d’intériorité, une couleur arbitraire donnée de l’existant.
Si l’on emprunte à la linguistique une grille de lecture, ou si l’on fait simplement une sémiologie de l’image, on constatera que l’on est dans une dimension de référenciation à la réalité…
Avec ce postulat, et sans chercher à aller trop loin, il m’a été facile d’intégrer différents courants de la photo et ainsi d’inviter d’autres personnalités, dans d’autres formes d’expression, en complémentarité de celles déjà présentes à la dernière édition.
Bien entendu, par mes affinités électives et productions personnelles, c’est une photographie plasticienne élevée au rang du symbolique que je continuerai à privilégier et à défendre. Si cette dimension d’intervention plastique est beaucoup plus frappante dans le domaine de la symbolisation, elle demeure aussi un vaste champ de recherche, et permet, au travers d’outils simples dont dispose le photographe (émulsion, chimie, papier, etc) de rester dans une certaine dimension poétique inhérente à la pratique traditionnelle ».
Jonathan Abbou
Les exposants :
Jean-Christophe Ballot, David Barthelemy, Gabriele Basilico, Laurent Benaïm, Jordi Bernardo, Philipppe Blache, Jean-Philippe Bourgeno (Editeur), Véronique Bourgeois, Patrick Braoudé, Christophe Bufetrile, Philippe Clément, Fabrice Dang, John Davies, Didier De Faÿs (photographie.com), Ding Gerrous, Louise Dumont, Grégoire de Gaulle, Denis Debadier, Eric et Anatol Desachy (Editeur / Libraire), Alan Dister, Jean Luc Dubin, Coco Fronsac, Dom Garcia, Frederic Fontenoy, Andy Julia, Kaat b., Eric Keller, Lobbiaz Lbbz, Martial Lenoir, Manu Madelaine, Laurent Marois, Ronald Martinez, Yan Morvan, Nigentz, Normal Magazine (presse), Camille Noyon, Vadim Ouaki, Peau d’Ame, Jean-Philippe Pernot, Pilar du Breuil, Michel Portier, Aurélie Prissette, Elizabeth Prouvost, Aurélie Raidron, Sue Rynski, Eve Saint-Ramon, Arnaud Sabot, Paolo SC Campanella, Guilhem Senges, Vanda Spengler, Franck Stromme, Alexandra Taupiac, Pierre Terrasson, Vùlu, Peter Zupnik (Centre Tchèque de Paris, photographe)
Dans des stands personnels ou dans les stands des antiquaires qui accueillent des photographes sur leurs cimaises, la rencontre est au rendez-vous. A chacun de les découvrir au fil des allées.
Du 5 au 27 novembre 2016
Vernissage samedi 5 novembre de 18 h à 22 h
Marché Dauphine
132, 140 Rue des Rosiers 93400 Saint-Ouen
Métro Porte de Clignancourt ou Garibaldi
Ouvert tous les week-ends de novembre, de 10h à 18h :
– samedi 5, dimanche 6 et lundi 7 novembre
– samedi 12, dimanche 13 et lundi 14 novembre
– samedi 19, dimanche 20 et lundi 21 novembre
– samedi 26 et dimanche 27 novembre