« Sur le Vif, et précédemment. Pierre Buraglio, œuvres sur papier (1960-2025) »

Cette exposition sur l’artiste Pierre Buraglio, au Musée des Beaux-Arts d’Orléans, présente la première rétrospective de son œuvre graphique. Qualifié de « peintre sans pinceaux », Buraglio a su se distinguer par l’assemblage ou le détournement de matériaux composites ou manufacturés. Mais sa pratique du dessin, pourtant abondante, n’avait encore jamais fait l’objet d’une exposition. Le dessin a accompagné Buraglio tout au long de son parcours, et a joué un rôle essentiel dans sa vie. Le Musée lui fait honneur en y consacrant une exposition.

Le Musée des Beaux-Arts d’Orléans veut mettre en avant le dessin. Peu exposé à cause de sa conservation délicate, une rotation permanente des œuvres permet de les faire découvrir au grand public. Le musée veut également promouvoir les artistes contemporains, tout en créant un dialogue avec les anciens. Les dessins de Buraglio s’inscrivent tout naturellement dans cette démarche. Son travail fait joliment écho aux collections permanentes.

Le travail de Buraglio traverse tout le musée. L’exposition est découpée en quatre séquences, étalée sur plusieurs étages.

La première salle se montre comme un cabinet confidentiel. Ses Dessins d’après …, ainsi que plusieurs de ses carnets de dessins y sont exposés. Le carnet l’accompagne systématiquement. Cette pratique permet de rendre compte de son rapport au temps : il ne faut pas le perdre. Pierre Buraglio se contraint à travailler le dessin de manière précise pour intégrer l’atelier des Beaux-Arts. Puis il revient à cette pratique, à des fins pédagogiques, lorsqu’il devient professeur. Par le dessin, il déconstruit la manière dont l’image est faite. Nous est ici dévoilé un tracé spontané qui va à l’essentiel, que l’on observe notamment dans ses dessins D’après… Subleyras, Diacres avec candélabres.

Dans la même démarche, une autre salle se consacre entièrement aux dessins D’après… Poussin, Le Massacre des Innocents. Seize œuvres, étudiant la composition du célèbre tableau, constituent cet autre cabinet. Elles sont complétées par quatre dessins inspirés par un bas-relief en terre cuite d’un artiste anonyme italien des collections du musée.

Entre ces deux salles, une petite galerie d’autoportraits. Cette pratique se place dans la continuité des exercices d’apprentissage, et dans un certain retour à la tradition. Mais il ne s’agit pas tant d’un face à face avec les anciens, que d’une façon d’occuper son temps dans la solitude de l’atelier.

Dans les dernières salles, nous nous éloignons un peu du dessin pour montrer la multiplicité de ses créations. Il ne cesse de diversifier ses techniques, mais aussi ses matériaux : papier, carton, calques… Le parcours se termine sur ses Gauloises, assemblage de paquets de Gauloises bleues sur plusieurs mètres, qui prennent toutes leur ampleur dans le musée.

Cette exposition entre tradition et invention, nous invite à nous balader. Le Musée en lui-même vaut le détour par la mise en valeur de figures emblématiques de la ville d’Orléans, comme Jeanne d’Arc, mais également par les acquisitions qu’il a pu faire ces dernières années. À contempler !

Mathilde Rémy

Du 21 avril au 21 septembre 2025

Musée des Beaux-Arts d’Orléans, Place Sainte-Croix, 45 000 Orléans

Ouvert du mardi au vendredi : 10h – 18h. Nocturne le jeudi : 10h – 20h. Dimanche : 13h – 18h.